Des cristallisations
Par Laetitia Giry
Publié Vendredi 7 mars 2008
Des cristallisationsMusique / Cosi de Mozart adapté et chanté en français et en italien ; des extraits de De l’Amour de Stendhal et de sa fameuse cristallisation amoureuse ; des vidéos de personnes qui s’expriment sur l’amour, sortes de micro-trottoirs réalisés sur les chemins enneigées ou non de l’Isère : Mirella Giardelli à la direction de l’Atelier des musiciens du Louvre.Grenoble, a conçu avec tous ces éléments L’école des amants. Une sorte de Cosi fan tutte iconoclaste et popu, qui pourrait être rebaptisé “chacun fait comme il lui plait en amour, y pas de règles“. Dans le livret de Da Ponte, inspiré d’un fait réel, deux jeunes couples vont être mis à l’épreuve par un vieux célibataire. Ce personnage, Don Alfonso veut prouver aux jeunes garçons, naïfs et idéalistes, que leurs bien-aimées seront bientôt infidèles - comme toutes les femmes. Dans cette adaptation, ce schéma s’avère maintenu au départ, mais l’issue de cette comédie ambiguë sera bousculée pour s’ouvrir sur des propositions amoureuses multiples. Fiordilidgi et Dorabella, chantées respectivement par Mathilde Etienne et Claire Delgado-Boge, forment un subtil duo serré qui se dédouble en ombres sur un écran. Guglielmo, interprété par le baryton Christophe Grapperon et Ferrando porté par le ténor François Rougier, assument parfaitement les difficultés musicales, alors qu’ils nous amusent travestis en surfers improbables. Le quatuor ou les duos sont à la fois solides et émouvants et procurent de beaux moments musicaux. SDL’école des amantsen tournée en Isère jusqu’au 22 mars
