Des reines se meurent

théâtre / Normand Chaurette, dramaturge, nouvelliste et romancier québécois né en 1954 publie Les Reines en 1991. Alors qu’il est occupé à la traduction de Shakespeare, il se lance dans l’écriture de ce texte, qu’il choisit de rédiger en vers libres et qui semble très imprégnée de Richard III. Londres, une tour, un palais. Le roi agonise hors scène, et les enfants d’Elisabeth, sa femme, sont menacés de mort par des complots.
Six femmes soumises à un destin cruel s’entredéchirent pour le pouvoir : la reine Elisabeth, Isabelle et Anne Warwick, la reine Marguerite et la vieille duchesse d’York, interdépendantes dans leur haine, se livrent bataille pour la quête de la reconnaissance.
Grégory Faive propose une mise en scène très maîtrisée, aboutie et une lecture juste de la pièce. Musée poussiéreux où des fantômes féminins oubliés s’attaquent inlassablement à la nuit tombée, sorcières repoussées, huis clos de femmes aux prises avec leurs folies, leurs drames, leurs douleurs, le propos des Reines est bel est bien l’incommunicabilité, la complexe altérité – des notions qui semblent intéresser Grégory Faive, s’il l’on repense à sa mise en scène de Nous les héros.
Les comédiennes, chacune ayant trouvé sa couleur, son rythme, son énergie portent efficacement le texte : elles ne lésinent pas sur la gravité et la dureté sans délaisser l’humour noir, l’absurde et même la drôlerie à travers un jeu physique. Elles s’épanouissent enfin dans une scénographie piquée de cadres de tableaux étranges, de trônes multiples et mortels, objets délivrant un climat d’onirisme grinçant, de magie noire.
Le travail précis de lumière, vient parachever ce tableau baroque. Si le lyrisme du texte un peu pesant ou la forme poétique un rien confuse rebutent, (mieux vaut bien connaître le contexte historique ou mieux, avoir lu la pièce), on se demande quel est l’intérêt de monter un tel texte, aujourd’hui ? Cette forme n’est-elle pas trop surannée pour nous émouvoir et nous convaincre tout à fait du propos qu’elle porte ? SDLes Reines. jusqu’au 29 mars, les mar et jeu à 19h30, les mer, ven, sam à 20h30, au Théâtre de Création

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