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"La nage de l'enclume" : Papagalli tout en rupture

Avis à chaud sur la nouvelle création signée Serge Papagalli, au lendemain de sa première sur les planches de la MC2.

Le numéro est une messe, un rituel quasi sacré : alors que le clown blanc est sur le point de s'asseoir, Auguste retire la chaise au dernier moment et son compère s'écroule. Mais le dindon de la farce a comme une indigestion de cette hostie humoristique, et fait part de sa lassitude au bout de trente années de mécanique trop rodée. Une prémisse qui n'est pas sans rappeler le fabuleux Mort de Rire d'Alex de la Iglesia, mais que Serge Papagalli fait basculer dans une toute autre direction : le combat rhétorique à grands coups d'irrésistibles aphorismes et autres jeux de mots laids.

À la pétulante verve papagallienne, réinterprétation foutraque du “style Cioran“, s'oppose le fatalisme hagard d'un Gilles Arbona en douce révolution comique. Le vieux couple prend chair instantanément, au gré d'une écriture maîtrisée et de performances calées avec une précision d'orfèvre. D'autant que le parti pris, assumé jusqu'au bout des ongles, du décalage continu par rapport au fondement même du projet (Papagalli sur les planches de la MC2) fonctionne à merveille. Le texte joue à bon escient de la distance sans tomber dans une quelconque condescendance, avec cette générosité coutumière qui fit du beau Serge une institution dauphinoise.

Certes, quand le dernier acte fait du rentre-dedans à ce paradoxe, la subtilité du propos a tendance à s'étioler ; mais La nage de l'enclume demeure néanmoins le meilleur spectacle papagallien qu'il nous ait été donné de voir. Reste maintenant aux comédiens, passé le cap de la fatidique première, à prendre autant de plaisir que le public...

La nage de l'enclume
Jusqu'au 30 oct
au Petit Théâtre de la MC2

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