EXPOSITION / Le musée de Grenoble propose de découvrir en ce moment le travail d’Henriette Deloras, peintre prolifique de la première moitié du XXe siècle. Cette artiste native de Grenoble a vécu une partie de sa courte vie (elle meurt à 40 ans) à Paris avec son mari le peintre Jules Flandrin, qui fut son professeur et mentor. Une infime portion de l’œuvre gigantesque de Deloras est montrée au public, soit 80 pièces au total principalement issues de collections privées. Témoin privilégié de la France d’entre-deux-guerres, Henriette Deloras retranscrivait sur des feuilles de petites tailles (aucun tableau de dimensions conséquentes n’est présenté) ce que le monde et Paris lui inspiraient. Comme à ses yeux tout était prétexte à dessiner, elle a livré une œuvre foisonnante, vive, colorée, habitée par la vie et la bohème de l’époque. Ce qui fait dire à Guy Tosatto, directeur du musée, «qu’elle ne croque plus qu’elle ne dépeint». Les différents tableaux présentés sont regroupés par thème : les scènes de cafés parisiens et grenoblois, le spectacle et son instantanéité, les portraits (avec notamment son mari ou son fils), les paysages parisiens ou encore les natures mortes ; chaque fois les dessins ayant été choisis pour mettre en lumière au mieux les nombreuses facettes de Deloras. Même si elle s’est essayée au dessin, sa matière de prédilection restait le pastel qui retranscrivait pleinement son style agile et personnel. L’exposition est habilement conçue et offre une clé de lecture intéressante à ceux qui veulent découvrir le travail de cette femme qui vécut entièrement pour sa passion.
Aurélien MartinezHENRIETTE DELORAS, L’INSTANT D’UNE VIE
jusqu’au 25 janvier, tlj sauf mar de 10h à 18h30
au Musée de Grenoble
