J'écris ton nom Liberta

Cette fin d’année est particulièrement faste et furieuse pour Pep’s : son dernier album, Utopies dans le décor, va bénéficier d’une ressortie à l’échelle nationale, et il se retrouve nominé aux prochaines Victoires de la Musique. L’occasion de s’entretenir avec lui sur son dernier opus. Propos recueillis par FC

Petit bulletin : La gestation d’Utopies dans le décor a été particulièrement longue…
Pep’s : La première étape était de trouver assez de chansons pour avoir une vraie unité dans l’album, synchrone avec la direction que je voulais lui donner. On a longtemps été apparenté à un côté festif, avec des morceaux comme La petite récolte ou Le soleil de ta pensée, qui datent d’il y a presque dix ans, mais pour cet album, je voulais emprunter une voie plus profonde. Comme on a beaucoup tourné, on a mis du temps avant de trouver des financements, des partenaires. On a vraiment pris le temps de se poser en studio. Il a fallu de plus remplacer notre batteur, qui avait des problèmes de santé, reprendre nos marques avec Guillaume en répétition pour se caler. Guillaume a apporté beaucoup de rigueur au niveau rythmique, quitte à changer notre appréhension de la scène : avant, on changeait presque de sets tous les soirs, dans un délire assez spontané, et là, on a notre liste de chansons, on est en sécurité parce qu’on sait où on va. En même temps, ça nous permet d’ouvrir musicalement, on ne joue plus les morceaux mais avec les morceaux…Au niveau des textes, le dernier album assume encore plus l’héritage du songwriting anglophone, loin des thématiques quotidiennes de la nouvelle chanson française…
Je ne suis pas du tout dans cette écriture. Après, j’ai bien sûr des thèmes récurrents, l’enfance, le rêve, la position de l’être humain dans le monde, mais plus dans une approche, entre guillemets, assez “spirituelle“ ou “existentialiste“. J’ai beaucoup écouté de musique black américaine, de soul, Ottis Redding, puis après Keziah Jones et Ben Harper ; plus que la chanson française, ce sont eux qui m’ont inspiré, y compris vocalement.Avec cette même tendance à se laisser porter par la musicalité du texte ?
Sur le deuxième album, j’ai écrit beaucoup de textes que j’ai ensuite habillé de musique, j’ai suivi le processus inverse du premier. Les deux approches sont intéressantes, le mieux étant bien sûr d’arriver à trouver le texte et la musique d’un coup, mais ça ne marche pas tout le temps comme ça…C’est une évolution connectée aux rapports que tu entretiens avec ton public ?
Bien sûr, une chanson comme J’te serre est écrite pour le public ; on a énormément joué ces dernières années et on est constamment en quête de ce rapport humain à la fin des concerts, de toutes les histoires qui peuvent nous arriver, c’est ça qui nous recharge. En tournée, tu deviens rapidement une “machine à chanter“, je n’ai pas envie de devenir un robot, j’ai besoin de créer des rencontres, de voir d’autres cultures et de partager. On sent dans tes concerts la volonté de développer une relation à part avec l’auditoire, dans l’esprit des performances de Ben Harper ou du John Butler Trio.
Ce sont effectivement des artistes que j’admire – John Butler en particulier, il est mythique, et bien représentatif de la scène australienne, de cette culture de la guitare et du slide. Cette admiration, ça se ressent forcément dans notre façon de jouer sur scène, des plages d’improvisation qu’on peut s’autoriser. Pas tant dans un esprit de jazz, mais plutôt dans une esthétique seventies, à la Led Zeppelin avec leurs grands moments de solo – ça, je sais que ça peut déplaire à certains, mais j’aime bien, c’est aussi comme ça que tu peux avoir un vrai dialogue avec tes musiciens. Comment définirais-tu ta relation avec le morceau Liberta ? C’est ton grand amour musical ?
On me demande souvent si je n’en ai pas marre de cette chanson, mais je t’assure que non ! Je suis scotché par tous les gens qui peuvent en faire des reprises sur le net, sur scène je n’ai presque plus besoin de la chanter, il suffit que je commence les accords… C’est une chance mais il ne faut pas que ça devienne une casserole non plus, même si Liberta nous a ouvert les portes des radios, nous a permis de signer chez AZ / Universal, qui est quand même le label de Bob ou d’Amy Winehouse ! Les gens nous ont découvert au fil du temps notamment grâce à ce morceau, c’est drôle de voir le public évoluer, de voir des gens de 15 à 55 ans le reprendre en chœur… Pep’s
Utopies dans le décor (AZ Universal), nouvelle édition avec trois titres bonus

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