Rapide échange avec Valérie Lemercier à propos de son spectacle.
Petit Bulletin : Etes-vous déjà en mesure de dire si la scène vous avait manqué ?
Valérie Lemercier : Oh, ça je le savais dès le début. J'ai eu peur tous les soirs de représentations, mais j'ai quand même été apte à apprécier le plaisir d'être sur scène.
Le spectacle a été écrit dans l'urgence...
Oui, mais pas plus qu'un autre, pour le deuxième, j'avais remplacé Belmondo au dernier moment au Théâtre de Paris et j'avais dû l'écrire en encore moins de temps... Je fonctionne comme ça, je ne répète pas, je ne rôde pas en Province, il faut que ça sorte. Je ne me projette jamais un an à l'avance, je ne serais pas capable de tenir un rythme d'écriture quotidien.
Qu'est-ce qui vous a poussée à reprendre certains de vos personnages plus que d'autres ?
Il y a des personnages que j'aime jouer, dont je souhaitais adapter les textes, garder les voix d'avant mais en évoquant ce qui me parle aujourd'hui. Par exemple, je fais des petites filles depuis toujours, mais là j'aborde des sujets plus graves que d'habitude.
À la grande différence de la majorité des comiques d'aujourd'hui, vous restez toujours dans vos personnages, vous ne faites pas d'adresse directe au public. Ce qui vous permet notamment d'aller assez loin dans le trash...
De toute façon, je ne me vois pas sortir de mes personnages. Ça me protège ; je ne parle pas en mon nom, ça ne m'intéresse pas du tout. Ce qui est marrant, c'est l'intimité des autres, c'est ça que je recherche. Je veux redonner au public le plaisir que j'ai à écouter l'intimité des gens. Donc je ne peux pas et ne veux pas sortir de mes personnages, ça rend en quelque sorte les choses plus faciles, on peut librement les critiquer en faisant dériver leurs propos.