Cinéma / Moins mis en avant que ses productions musicales, les contributions de Para One au cinéma sont cependant et largement dignes d’intérêt. Notre homme se prédestinait a priori à cette voie, puisqu’il a étudié à la très prestigieuse FEMIS, la structure de référence en termes d’enseignement supérieur et de formations aux métiers de l’image. Il y fit ses classes aux côtés de Céline Sciamma, future réalisatrice du beau Naissance des pieuvres – une amitié au long cours, qui facilita la collaboration entre les deux artistes, habitués à s’échanger leurs découvertes musicales respectives. Ce réseau très sélectif lui permit également d’ajouter à son CV son inattendue contribution au Lady Chatterley de Pascale Ferran (il interprète le – petit – rôle de Duncan Forbes). Ses diverses activités ne lui ont pas fait perdre de vue son ambition première : la réalisation. Plus vraiment actif dans le domaine depuis la fin de ses études, il ressort son caméscope au cours d’une tournée d’artistes du label Institubes (dont l’apathique Orgasmic et le tout choupinet Surkin) et capte des images sur le vif, au gré de ses envies, accumule les scènes qu’il remontera en un maelstrom impressionniste, drôle et sincère, dans le même esprit que ses productions musicales (vous pouvez voir le résultat sur http://www.institubes.com/onemoresong) – soit l’inverse total de la démarche des frimeurs de Justice dans leur A Cross the Universe, avec ses séquences puant la mise en scène forcée… Para One reprend goût à l’image, réalise de quoi monter cinq autres épisodes, concrétise un mystérieux projet de court métrage (dont on aura normalement des nouvelles d’ici février, probablement sur le site d’Institubes) et s’attelle à son premier long, dont la production complète devrait s’étaler sur deux ans. S’il déclame volontiers sa flamme aux ambitions formelles de Michael Cimino et Andreï Tarkovski, Para One se reconnaît plus franchement dans le travail de Chris Marker, dans sa volonté de triturer et d’interroger le réel et l’image.
FC
