Jeudi 19 octobre 2023 La standing ovation finale récompensait-elle le spectacle ou la carrière sportive incroyable de Martin Fourcade ? Difficile à dire tant Hors-piste, dont (...)
Vie bancale
Un spectacle bluffant du 6 au 9 avril à la MC2 : Öper Öpis, du duo Zimmermann et de Perrot. Soit, sur un plateau bougeant selon les déplacements des interprètes, la rencontre chorégraphiée entre des êtres paumés, hors normes, craintifs les uns envers les autres, mais finalement bien décidés à se rapprocher, histoire de voir "comment ça fait". Le tout sur des airs électro si contemporains, miroir d’un monde survolté où l’on ne finit plus que par avancer, sans véritablement se demander pourquoi. Öper Öpis, mêlant danse déstructurée et burlesque circassien coloré, est un show plein de vie qui, en tout juste une heure, ravit les sens au plus haut point. Jubilatoire en somme !
100% Plassard
Mêler classique et hip hop : voilà ce que propose Denis Plassard et sa compagnie Propos avec Elle semelle de quoi ? (Carmen), jeudi 18 mars à la Rampe. Le chorégraphe formé à Lyon, fidèle des scènes de l’agglo (on avait pu l’apercevoir l’an dernier à l’Hexagone avec Débatailles), s’attaque à l’opéra Carmen de Bizet, qu’il urbanise avec quelques très belles images (notamment toute une recherche sur la lumière avec les baskets blanches des danseurs). La soirée débutera par ailleurs avec Derrière la tête, un solo surprenant chorégraphié et interprété par Denis Plassard lui-même, où il se joue de la perception du public. Très fort.
Têtes d’affiche
Deux chorégraphes monstres sont attendus de par chez nous ce semestre. William Forsythe d’abord, à travers le Ballet royal de Flandres qui s’est approprié sa pièce phare qu’est Impressing the Czar. Créée il y a vingt ans, Impressing the Czar revisite plusieurs styles classiques pour préfigurer l’étape postmoderniste du chorégraphe américain. Sans avoir pu voir cette relecture, on peut subodorer un moment de danse intense (du 16 au 18 juin à la MC2). Anne Teresa de Keersmaeker ensuite, du 26 au 28 janvier à la MC2 avec The Song : une œuvre radicale pour dix danseurs, sans musique. La chorégraphe belge a ainsi voulu écrire « une pièce sur l'origine du mouvement, la manière dont il naît du corps, entité de vie et de poussière, qui est le dernier bastion de notre humanité ». On attend de découvrir le rendu avec impatience.
Bankable
Et revoilà Mourad Merzouki et sa compagnie Käfig ! Celui qui remplit les salles avec son hip hop généreux sera de passage à l’Hexagone les 18 et 19 mai, avec Agwa & Correria. Il a ainsi travaillé avec onze danseurs issus de favelas brésiliennes pour mélanger hip hop, capoeira, samba, musiques d’Europe centrale et bossa nova ; le tout avec une danse comme toujours physique, acrobatique et intense. Carton plein assuré.
Mémoire et révolution
Fidèle de la MC2, François Verret y présentera Do you remember, no I don’t du 4 au 6 mai. Chorégraphe français de renommée internationale, Verret arrive à créer un univers qui lui est propre, tout en suggestions visuelles et poétiques. La preuve une fois de plus en décembre dernier, avec un cabaret tout bonnement déroutant (qui nous a tout de même laissés sur notre faim). Créé en juin dernier à Montpellier, Do you remember, no I don’t, qui part du texte Paysage avec Argonautes de l'écrivain allemand Heiner Müller, se veut un travail sur la mémoire au vu des notes d’intention que l’on a pu lire ici et là. « L’unique chose qu’une oeuvre d’art puisse accomplir, c’est d’éveiller la nostalgie d’un autre état du monde. Et cette nostalgie est révolutionnaire » écrivait Müller. Faisons la révolution alors.
Pour les plus jeunes
Une cuisine, avec son frigo, sa gazinière, son évier, ses meubles, ses ustensiles… Sur une partie de la scène, une maison est ainsi reconstituée. Deux danseurs semblant habiter les lieux chorégraphient leur quotidien avec un humour décalé appréciable. Pour sa dernière création, Nathalie Pernette a choisi de se pencher vers le jeune public avec La Maison (mardi 27 avril à l’Hexagone), un spectacle intelligent et exigent, empli d’images évoquant pêle-mêle Jacques Tati, Buster Keaton ou encore les cartoons. Dès cinq ans.
A suivre…
On avait adoré leur A Contresens, présenté il y a deux ans au Théâtre de Création. La compagnie grenobloise Styl’o’Styl, en résidence au Centre loisirs et culture d’Eybens, dévoilera les 22 et 23 avril prochains son nouveau spectacle baptisé Fragment chorégraphique, toujours en faisant interagir sur scène danseurs et musiciens. On vous en reparlera plus en détail au moment venu, quand on en saura plus.
pour aller plus loin
vous serez sans doute intéressé par...
