Lovely Bones

De Peter Jackson (ÉU, 2h08) avec Saoirse Ronan, Mark Wahlberg, Rachel Weisz…

Stupeur ! Peter Jackson, dont la filmo était jusque-là immaculée — même son King-Kong, un peu en dessous certes, surclassait pas mal de blockbusters — se plante royalement avec Lovely Bones. On a beau prendre le film par tous les bouts, y retourner pour vérifier, il n’y a rien à faire : le ratage est cuisant. Les chromos familiaux du début, la voix-off niaise de la petite Susie Salmon, la reconstitution 70’s : on dirait du Spielberg cheap. Quand Susie est assassinée, on pense que Jackson va se coltiner ce que le grand Steven est incapable de montrer : la mort d’un enfant. Mais le meurtre est grotesque, Stanley Tucci en pédophile à moustache en fait des caisses, et Jackson filme tout cela avec des grosses focales ridicules et des effets indignes de son talent. Et on n’a encore rien vu ! Arrivée dans une sorte de purgatoire new age dont l’horizon est un paradis en forme de logo UMP, Susie tente d’aider post-mortem ses proches à élucider le mystère de sa disparition. Ce qui donne une suite de scènes d’un kitsch invraisemblable, Jackson créant un univers à la laideur inédite qui contamine en effet les vivants : Susan Sarandon fume comme un pompier, Wahlberg se lance dans un suicide capillaire digne de Nicolas Cage. On ne dévoilera pas la fin, mais elle en dit long sur l’impasse de Lovely bones : suspense interminable et malsain, conclusion moralisatrice et absurde… Certains mauvais films mettent le spectateur en colère ; Lovely Bones, signé par un cinéaste admiré, donne surtout envie de pleurer de dépit.
Christophe Chabert

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