Biscottes et stroboscopes

Expo / 19 000 biscottes. Avec, évidemment, l’interdiction totale de les piétiner. C’est que toute œuvre d’art, aussi surprenante soit-elle, mérite le respect de son public. « Cornes d’abondance ou étendre la peau de l’ours avant de l’avoir sculpté » ne déroge pas à la règle, lui faisant honneur avec croustillant. En laissant carte blanche à trois jeunes artistes, le CAB a permis une appropriation originale de chaque salle. Si les biscottes nous séduisent par ce côté absurdement ludique et décalé - et par leur odeur de matin sans pain - le « champ de baffles » libérant leur cri strident a ce quelque chose de répulsif qui fait sourire. Là encore, interdiction de les abattre à coups de pied. On passe son chemin, on maîtrise ses pulsions et on débarque dans la salle du sous sol le cœur léger. Sons de basse et lumières stroboscopiques nous arrachent soudain à notre cocon sympathique. Le dispositif est doté d’une logique implacable : des cinq couches du son accompagnant l’habituelle projection de films ne reste plus que la basse, celle-ci est reliée aux lampes stroboscopiques, qui réagissent ainsi à l’intensité de l’action. Le choix de films de genre n’est pas anodin (trois tournent en boucle : Shaun of the dead, Hostel et, en ce qui nous concerne, on a eu droit à 5 minutes de Twilight, abnégation quand tu nous tiens…), il permet de mettre en évidence l’accumulation d’effets et de mieux souligner l’annihilation de la lumière par la lumière, quand les stroboscopes s’affolent dans le grommellement inarticulé et effacent toute trace d’image à l’écran.
LGLes Impromptus
Jusqu’au 21 février, au Centre d’Art Bastille

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