Les playboys

MUSIQUE / Ambiance sixties ce jeudi à la Bobine avec les Rennais de Bikini Machine et leur Full Album : une véritable boîte à tubes qui laisse littéralement sur le cul. On en redemande. Stéphane Duchêne et Aurélien Martinez

A propos de Bikini Machine, un célèbre hebdomadaire culturel a parlé « d’arme de sudation massive ». Bien le genre de groupe en effet à vous faire ruiner votre smoking, et le leur, par un afflux de transpiration bien acide. Smoking car voici une musique sur laquelle on danse en pingouin ou en complet-veston comme des aspirants Jacques Dutronc (en 2006, ils avaient d’ailleurs sorti Bikini Machine joue Dutronc) : rétro et mod, trash et yéyé, le garage soul de ces Rennais opère par clins d’oeils revivalistes. Il n’en fallut pas plus pour taper dans l’œil et les tympans du classieux mais transpirant Jon Spencer (Blues Explosion, Heavy Trash), responsable de la production de quelques titres de leur bien nommé Full Album. Un Scud qui lorgne du côté d’un rock 60’s mâtiné de pop yé-yé et d’électro. C’est vibrant, jubilatoire et démoniaque – car il doit bien y avoir un peu de magie noire derrière tout ça, tant la musicalité évidente de certaines chansons s’imprègne tout en nous. Les Franz Ferdinand déclaraient lors de leurs premières interviews essayer d’élaborer une musique pour faire danser les filles. On suppose que les Bikini Machine épousent pleinement l’idée, tant leur son semble avoir été conçu pour une piste de danse rétro, période Bande du drugstore. D’autant que par moments, ça sonne comme chez les Écossais, voire les Arctic Monkeys, à l’instar de Good Morning, titre ouverture de l’album aux chœurs féminins de Laetitia Shériff si choupinets. Mais on pense aussi à Katerine, à Gainsbourg (et forcément à Dutronc), pour finalement se laisser porter par le son unique de ces gars-là, découverts au début du siècle aux Transmusicales de Rennes.So french !
Où vont les cons quand ils sont morts ? se demandent nos Bikini Machine sur le premier single de leur Full Album. Car oui, il y a aussi beaucoup d’humour chez eux, avec quelques sentences qui font mouche. Le tout dans un bilinguisme impeccable, comme un pied de nez aux porte-drapeaux de la loi Toubon sur la langue française dans la chanson – et plus largement aux Cassandre prédisant la disparition de la langue de Molière la faute à tout-ceux-qui-lui-préfèrent-celle-de-Shakespeare-wouh-les-vilains. On aime ! Et avec les vidéos live trouvées ici et là sur le net, on a fini par être définitivement conquis. Que Thomas retourne à la maison, les véritables fils de Dutronc, ce sont eux !Bikini Machine
Jeudi 11 mars à 20h30, à la Bobine

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