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Une Petite Sirène entre deux eaux
Par Aurélien Martinez
Publié Mercredi 9 juin 2010 - 3624 lectures
Une féerie visuelle qui a les défauts de ses qualités : "La Petite Sirène" de Marie Potonet déçoit par certains aspects… mais séduit par d’autres, plus surprenants. AM
« En relisant le conte d’Andersen, plus que l’histoire d’amour (qui n’a pas de lieu), c’est le rêve que j’ai eu envie de raconter » écrit Marie Potonet en notes d’intention de sa Petite Sirène. La collaboratrice de Jacques Osinski a donc élaboré une scénographie et des décors proches de la féerie visuelle, où tout est suggéré plus que démontré. Ce qui donne une Petite Sirène épurée, voire envoûtante par certains moments (le travail sur les lumières est grandiose, tout comme celui autour des robes matérialisant la queue des sirènes).
Mais le spectacle a les défauts de ses qualités. À force de vouloir rester dans une ambiance ouatée, avec une direction d’acteur en retenue (notamment quand les personnages sont seuls sur le plateau), on finit pas laisser le livre d’image se feuilleter tout seul, la faute à un rendu manquant cruellement de rythme. D’autant plus que l’imbrication entre parties jouées et parties dansées (Marie Potonet a choisi un danseur pour interpréter le Prince, sur une chorégraphie de Jean-Claude Gallotta) ne va pas toujours de soi, conférant à l’ensemble un côté plutôt pesant qu’autre chose.
À la recherche de la théâtralité
Finalement, les scènes les plus réussies restent les plus drôles. « Les contes d’Andersen semblent avoir été écrits pour le théâtre. Il suffit d’en suivre la trame, d’en écouter les dialogues et l’histoire se déploie » explique la metteuse en scène. On ne peut que lui donner raison sur la notion de théâtralité évidente de ces récits.
À ce titre, la comédienne Emmanuelle Lepoutre, qui campe tour à tour la grand-mère et la sorcière, livre une interprétation étrange qui, si elle surprend en premier lieu, offre une autre clé de lecture au spectacle. Car les contes, aussi tragiques soient-ils, peuvent aussi s’avérer nourris d’une ironie et d’un cynisme mordants, comme nous le démontrera à merveille Olivier Py la semaine prochaine.
LA PETITE SIRENE
Jusqu’au samedi 12 juin, à la MC2
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