Vous trouvez ça drôle ?

C’est bien connu, pour La Fête du cinéma, faut pas se prendre la tête avec des films intellos. OK, mais il y a des limites… CC

La tentative d’OPA sur la comédie française de Franck Dubosc aurait-elle réussi ? Pendant qu’on avait le dos tourné à Cannes, on imaginait le gars se prendre deux grosses vestes avec Camping 2 et L’amour, c’est mieux à deux, dont il a signé le scénario et les dialogues, d’une subtilité indescriptible. De retour à Lyon, on découvrait estomaqué que les deux films étaient des succès, ce qui nous plongea dans des abîmes de perplexité. Dubosc comme futur du comique ciné français ? Un cauchemar absolu, qui donne envie de s’immoler par le feu en guise de protestation ! En attendant de passer à l’acte, on suggèrera quelques alternatives à cette approche décérébrée de la comédie dans notre beau pays. À commencer par le très réussi Tout ce qui brille de Géraldine Nakache et Hervé Mimran, où la justesse et la drôlerie des dialogues, des situations et de l’interprétation servent un propos doux-amer sur la lutte des classes conçue comme une lutte des codes. On ne se tape pas forcément sur les cuisses en regardant le dernier Jean Becker, La Tête en friche. Le film se pose plutôt comme une comédie sentimentale à l’humanisme sincère, non exempt d’une certaine dose de cruauté. Cela tient beaucoup à la prestation remarquable de Depardieu, bourru, spontané, touchant, remarquable. Depardieu qui s’offre en ce moment un doublé (et un retour en grâce public et critique) avec l’excellent Mammuth de Kervern et Delépine. Des films jumeaux dans leur sujet et leur acteur, mais opposés dans la forme : là où Becker adopte un classicisme invisible au service de son histoire, les cinéastes grolandais choisissent une mise en scène délibérément voyante, avec pellicule à gros grain et aux couleurs saturées, plans larges et fixes permettant aux gags de ce road-movie au bord de la mélancolie de s’épanouir en une série de vignettes et de rencontres incongrues.Arnaques en tout genre
Sleeper surprise de l’année, L’Arnacœur de Pascal Chaumeil réussit son pari de comédie romantique à la française pour deux raisons : un scénario extrêmement bien écrit et une foi dans le potentiel comique de ses deux acteurs secondaires, le génial François Damiens et la pétillante Julie Ferrier, le romantisme étant assuré par le duo principal Vanessa Paradis-Romain Duris. L’arnaqueur, le vrai, c’est Michael Youn et son odieux Fatal. Le film lorgne ouvertement vers les maîtres de la comédie stupide américaine (Will Ferrell et Ben Stiller) mais oublie que leurs comédies ne sont stupides qu’en apparence, et que la vulgarité utilisée à l’intérieur ne conduit pas à en faire l’apologie. Avec son scénario copié-collé de celui de Coco, une réalisation affreuse et un propos douteux qui ne parodie le cynisme bling bling que pour mieux le flatter in fine, le film est tout bonnement inepte. Une comédie ni faite, ni à faire, mais qui engloutit pourtant des millions d’euro en toute impunité. Même à trois euro le ticket, épargnez-vous cette horreur !

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