«À 100%»

DJ/producteur parmi les plus éclectiques et les plus passionnants de la scène électro française, Feadz est de retour au Bar MC2 ce samedi. L’occasion de faire le point sur sa passion, son parcours, et la scène club en 2010. Propos recueillis par Damien Grimbert

Petit Bulletin : Vous avez été un des premiers DJs français à mélanger hip-hop et électro, club et bass music, old school et new school… Au début des années 2000, vous deviez vous sentir un peu seul, non ?
Feadz : Merci d’avoir remarqué ça… C’est vrai qu’à l’époque, ça pesait une tonne, mais en même temps, c’était évident pour moi. Je suis arrivé à la techno par l’électro, l’électro pré-Justice, j’entends : Afrika Bambaataa, Man Parrish, Egyptian Lover… Ces deux styles sont très liés, et les rassembler dans un esprit deejaying collait totalement. Dans la production, c’est différent, souvent, en collant trop de styles ensemble, on va dans le mur. Par exemple, Public Enemy qui sample Slayer, ça tue, mais Tiësto avec 3-6 Mafia, ça foire…

Vous pensez quoi de la nouvelle génération ?
Je suis toujours curieux de ce que jouent les autres DJs, et en ce moment, il y a tellement de genres et de scènes intéressantes qu’il y a moyen d’être très large d’esprit. Mais il y a aussi une certaine dictature de l’efficacité dans la dance music actuelle qui bousille pas mal de sets, je trouve.

Vous avez très vite intégré dans vos sets toute la mouvance ghetto beats : dirty south, ghetto-tech, baile funk, Baltimore Club… Vous continuez de suivre ça de près ?
Je suis ça de très près. Parfois, je suis trop pris par mon job de producteur, mais mon taf de DJ, c’est de trouver de la musique qui tue et que personne d’autre ne joue.

On connaît évidemment votre collaboration avec Uffie, mais vous avez également travaillé avec d’autres artistes « vocaux » : Spank Rock, Mitch… C’est une voie que vous entendez continuer ?
Oui, si ça peut se passer bien et simplement. Parfois, c’est tellement compliqué… Par exemple, je viens de faire un track pour le groupe (de rap californien, NDLR) The Pack. Ils ont posé sur mon instru, mais la maison de disque n’a pas pu clearer le sample. Depuis, je lutte pour récupérer le morceau, et il se peut qu’il ne sorte jamais. Grosse déception.

Vous avez sorti quatre maxis sur Bpitch Control, deux sur Ed Banger… À quand l’album ?
Ça fait presque un an que je travaille sur mon LP, et je sors bientôt un très gros EP, avec 8 morceaux. Selon les retours que j’aurai, je sortirai mes autres morceaux sur un CD, ou juste sur d’autres EPs. Sinon j’ai fait deux mixtapes il y a un bail, mais j’aime pas trop faire des mixes à la maison, il y a moins d’inspiration.

Vous gardez toujours la même implication « émotionnelle » dans vos DJ-sets ?
C’est extrêmement sérieux pour moi. Je suis DJ depuis 15 ans ! Actuellement, les soirées fourmillent de producteurs talentueux, mais très peu sont de super DJs… C’est un peu triste, mais c’est comme ça, ça reviendra. Personnellement, je m’implique émotionnellement à 100%. C’est pas un job, c’est ma vie.

Feadz & Je Déteste La Musique
Samedi 18 septembre au Bar MC2

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