Oiseau de nuit

Globe-trotter comme tout « australian blood » qui se respecte, Phoebe Killdeer a grandi entre Londres et la France, vit aujourd’hui à Berlin, et tourne un peu partout… Son groupe s’arrête au Ciel le temps d’une soirée aux belles promesses. L’occasion pour nous d’en découvrir un peu plus. Propos recueillis par Laetitia Giry

Petit Bulletin : Vous souvenez-vous de votre premier passage au Ciel il y a deux ans ?
Phoebe Killdeer : Oui bien sûr, c’était une super soirée, j’aimais bien ce petit théâtre. J’adore les petites salles car on peut avoir un échange avec le public. C’est différent quand il y a cinq cent personnes, ça devient trop grand, ça a quelque chose d’inquiétant je trouve. Quel genre de musique écoutez-vous ?
En ce moment pas grand-chose. Je viens d’arriver à Berlin et vais écouter la radio berlinoise pour savoir ce qu’il se passe ici. Pour apprendre la langue et écouter tous leurs genres. Sortir aussi, voir ce qu’il se passe dans les clubs en live.Histoire de vous inspirer pour le spectacle en cours ?
Oui. Pour le moment, il y a dans le spectacle des nouveaux morceaux, et des anciens. On est dans une phase d’entre-deux. Le deuxième album n’est pas complètement arrangé (on l’enregistre seulement fin octobre). On va faire un mélange de tout ça.Votre univers, très évocateur visuellement, semble s’y prêter… Seriez-vous tentée d’écrire de la musique de film ?
Oui, j’en ai toujours rêvé. Mais pas tout de suite car je ne joue pour l’instant d’aucun instrument. En tout cas, cela m’intrigue beaucoup parce que c’est très visuel, cela représente des émotions. La bande-son de Paris Texas – un de mes films favoris – de Ry Cooder, est pour moi l’une des plus impressionnantes. Les émotions sont parfaites. La musique peut complètement changer un film.Est-ce que vous composez avec des images en tête ?
C’est marrant, je n’y pense jamais mais souvent, je suis inspirée quand je suis dans un véhicule qui bouge. Ce peut être n’importe quoi : une voiture, un bus, un train. On voit justement plein d’images défiler. Donc j’imagine que oui.Comment obtenez-vous ce côté hystérique et fou de votre musique ?
Tout le monde a un peu ça en lui. Les chansons, comme Paranoia, qui parlent d’émotions, sont très sensitives. C’est vraiment une interprétation de l’histoire, de l’émotion racontée. La guitare joue un peu désaccordée à un moment parce que c’est une histoire tendue. C’est un tout pas vraiment calculé.Killdeer : un nom comme celui-là, vous avez dû l’inventer ?
Il existait déjà. Un « killdeer » est un oiseau très intelligent. Quand il devient la proie d’un autre animal, il fait semblant d’avoir une jambe cassée et attire son prédateur loin du nid de ses enfants. Une fois qu’il s’est éloigné, il s’envole. Et puis, à l’origine, ça vient d’un livre intitulé « L’homme qui tomba amoureux de la lune » de l’auteur américain Tom Spanbauer. C’est l’histoire d’un jeune indien qui passe ses journées à faire du « killdeering » - un néologisme construit à partir de l’histoire de l’oiseau. Le petit enfant en question se cache dans la montagne, dans les arbres, pour espionner les choses et les animaux. Et c’est un peu ce que je fais quand j’écris les paroles de mes chansons. Je prends des notes pour construire mes histoires à partir des gens que je regarde, que j’espionne. Je les regarde dans la rue, j’écoute ce qu’ils disent dans les cafés. Je m’inspire de leurs émotions. Le son rétro, rockabilly du premier album va-t-il perdurer dans le second ?
On va essayer de capturer ce que l’on a réussi à construire sur scène. Mais, oui, il y aura des influences un peu rockabilly. Après deux ans de tournée, on a fini par créer un son qui ne ressemble plus vraiment au premier album. Beaucoup l’ont remarqué. Je pense que c’est de cela que l’on va essayer de se rapprocher : partir de l’énergie et de l’identité que l’on a développée. Petit à petit, on a réussi à tous trouver notre place : dans le son, dans les morceaux, dans nos interprétations et les caractères que l’on vit. On ne décide pas, tout se fait naturellement avec la musique. On joue tellement un morceau que les choses prennent le dessus et cela devient instinctif. Chacun sait exactement où et quand il intervient. Cela paraît technique mais ça ne l’est pas du tout, on réfléchit très rarement à ce genre de choses.Phoebe Killdeer and The Short Straws
Mardi 12 octobre à 20h30, au Ciel.

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