La seizième édition de Rocktambule, cruciale s'il en est, réserve de beaux moments scéniques en perspective dans sa programmation. Avant de s'attaquer au gros de la manifestation la semaine prochaine, petit tour d'horizon des concerts immanquables. FC
Pour quiconque se reconnaît un minimum dans le projet artistique proposé par l'association Rocktambule Grenoble et la fédération PMI, prendre conscience que ce festival pourrait bien être le dernier ne relève pas de la prise d'otage affective, mais du simple bon sens. Sous le joug d'une situation financière pour le moins alarmante suite au déficit creusé par les résultats de l'édition 2009, l'asso joue le tout pour le tout avec cette 16e édition resserrée, à la programmation fédératrice. On vous fera un topo complet sur la situation de la structure au moment – crucial - des trois soirées sous chapiteau (du 21 au 23 octobre), en attendant, voici déjà quatre raisons d'apporter votre soutien à l'aventure Rocktambule. Le premier soir du festival (le 14 octobre) laissera trois formations exprimer leur singulière vision du spectre rock à l'Ampérage : Inspector Cluzo avec sa partouze fusionnelle entre groove et grattes qui claquent méchamment, Arpad Flynn avec son urgence agitée et fiévreuse qui pourrait bien faire son petit effet, et enfin No Shangsa avec son énergie instrumentale tous azimuts dopés à la noise et à l'électro. Le lendemain à l'Espace Paul Jargot de Crolles, deux individualités totalement à part dans le paysage lénifiant de la chanson viendront illuminer la scène : la locale de Peau, flanquée de son décorum dark et de ses compos à fleur de son nom de scène, et Arno, le grand bancal devant l'éternel, dont il faudra attendre jusqu'au dernier moment pour savoir s'il est dans un grand soir ou pas.
Punk toi-même
Le samedi 16 octobre, à l'Ampérage toujours, une soirée qui devrait drainer son lot d'habitués, avec des artistes ayant plus d'une fois fait battre à plus de 180 BPM les cœurs des fans de basses électroniques de l'agglo : 69 DB et Crystal Distortion, accompagnés cette fois-ci de Dragongaz, side project d'une moitié d'Interlope – on reste dans la poésie, quoi. Tout comme avec le concert le plus attendu par nos soins : celui de demoiselle Jessie Evans (photo), le 19 octobre à la Bobine. Punkette à peine repentie, cette berlinoise d'adoption n'a même pas besoin de se cacher derrière la caution morale que peut lui apporter son camarade batteur Toby Dammit, ancien complice d'Iggy Pop. Son remarquable coup d'essai discographique Is it Fire ? et ses performances scéniques atomiques parlent amplement pour elle ; autant dire que son live est espéré avec expectative.
Rocktambule
Du 14 au 23 octobre, lieux divers.