DANSE / La nouvelle proposition chorégraphique d'Angelin Preljocaj, directeur du Centre chorégraphique national d'Aix-en-Provence, nous ferait presque regretter la sévérité avec laquelle nous avions jugé son Blanche-Neige lors de son passage à la MC2 il y a deux ans. Car quoi que l'on ait pu penser de la facilité du procédé, nous avions sur scène un véritable propos nourri par une danse efficace. Deux points totalement absents de Suivront mille ans de calme, sa dernière création dévoilée en grandes pompes en septembre lors de la Biennale de la danse de Lyon. Soit la rencontre entre les danseurs de la compagnie du chorégraphe et ceux du Ballet du Bolchoï (ballet russe de référence créé en 1776) : des corps sculpturaux magnifiés par les costumes du Russe qui monte Igor Chapurin, évoluant au sein d'une scénographie moderniste du plasticien indien mondialement reconnu Subodh Gupta, le tout sur des airs électro du frenchy Laurent Garnier. Grâce à l'effet casting de luxe, l'ensemble fonctionne au début, notamment lors de la scène d'ouverture qui laisse présager d'un rendu fort, mais retombe rapidement comme un soufflé. Et l'on découvre finalement une grande fresque dégoulinante brassant large – il faut voir le tableau de fin avec de grands drapeaux pour le croire ! –, évoquant ni plus ni moins que l'apocalypse. Alors certes, on sait que ce travail peut plaire à bon nombre de spectateurs (les représentations grenobloises sont quasi complètes) ; mais simplement, au vu des enjeux convoqués, on trouve le rendu d'une fadeur déconcertante, sans enjeux tangibles hormis celui de nous en mettre plein les yeux. AM
SUIVRONT MILLE ANS DE CALME, du mardi 14 au samedi 18 décembre, à la MC2.