The company men

De John Wells (EU, 1h44) avec Ben Affleck, Chris Cooper…

La crise, c’est mal. Des gens souffrent. Prenez le personnage de Ben Affleck dans ce film : cadre lourdé par sa boîte, il peine à retrouver un job aussi bien payé, doit passer des stages de motivation, ne peut plus jouer au golf, et doit même renoncer à sa Porsche. Pardonnez l’ironie, mais à côté des vraies victimes de ce scandale financier toujours impuni, on a beaucoup, beaucoup de mal à sympathiser avec les “héros“ de ce film, grande entreprise de déculpabilisation apparemment vouée à montrer que les cols blancs ont une âme et même, parfois, des cas de conscience quand ils sont au pieu avec leur blonde. Taillé à la serpe lorsqu’il s’agit de décrire l’évolution psychologique de ses protagonistes, The company men devient franchement gênant dans la caractérisation de son personnage principal, contraint de la jouer humble en acceptant un boulot sur un chantier, après que son fiston ait vendu sa X-Box (il finira par découvrir que son beauf rustaud est en fait un bon gars). Coupé de la réalité, à côté de la plaque et par moments franchement indécent, le film de John Wells ne peut compter que sur son ahurissant casting pour se garantir un minimum de crédit. Et même face à cet improbable défilé d’acteurs prestigieux, on ne peut s’empêcher de soupçonner des choix de carrière intéressés ; la crise, ça a aussi du bon, coco. Tu peux t’en servir pour enfoncer des portes ouvertes et te faire applaudir derrière. Quant au spectateur qui voudra vraiment voir les conséquences de la crise économique, il n’aura qu’à se replier sur l’excellent et intègre (lui) Inside Job de Charles Ferguson. FC

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