Jamel reloaded

Deuxième étape d’un come-back médiatiquement tonitruant, le nouveau spectacle de Jamel Debbouze est peut-être sa dernière occasion de montrer son évolution artistique. FC

Au début des années 2000, l’humour en France se résume à un prénom. Jamel est entré dans tous les foyers avec ses DVDs de sketchs, ses spectacles que le public connaît par cœur (quitte à être particulièrement lourd et à griller les chutes lors des dernières tournées), ou le sacre absolu que fut le film d’Alain Chabat, Astérix et Obélix Mission Cléopâtre. Au point qu’on a quasiment frôlé l’overdose, d’autant que l’une des bases de son humour est la répétition... Après la récompense que fut le film Indigènes, le prix d’interprétation cannois, l’impact concret qu’il a pu avoir par la suite, l’icône des djeunz s’est pris un congé sabbatique familial qui tombait plutôt très bien. Le retour en grâce ne s’est pas tout à fait déroulé comme prévu avec Hors-la-loi, la suite décriée - mais surtout décevante - du film de Rachid Bouchareb ; pas grave, Jamel a prévu une déferlante en trois points : la sortie d’un nouveau DVD de sketchs, un nouveau spectacle et un nouveau film d’Alain Chabat (le Marsupilami).L’attente au tournant
Seulement voilà : côté écriture, Jamel ne compte plus sur la plume acérée de Kader Aoun, homme de l’ombre qui aura participé aux plus grandes réussites humoristiques de Canal + dans la décennie écoulée (les questions de Burger Quizz ou les fiches d’Ardisson, c’est lui - notamment). Côté stand-up, ses emprunts (parfois gênants) aux figures tutélaires américaines, Eddie Murphy et ses spectacles Delirious et Raw en tête, ont été relevés et ne seront plus pardonnés. Et enfin côté cinéma, la parenthèse enchantée, extrêmement lente et coûteuse (pour ne pas dire irresponsable) que fut le tournage d’Astérix et Obélix Mission Cléopâtre, qui lui a permis de prendre ses marques autant qu’il le désirait, est absolument impensable dans le contexte actuel. Jamel n’a plus le choix, il doit se renouveler, profiter de la maturité qu’il prétend avoir gagnée dans ses multiples interviews pour affiner le trait de son humour, le personnaliser et en sortir grandi. Sinon, il se condamne à ne vivre que sur sa gloire passée, comme le montre hélas la majorité des sketchs du DVD Made in Jamel sorti début décembre (notamment la très douloureuse parodie de High School Musical avec Florence Foresti) : qu’il se fasse plaisir (selon sa formule consacrée), c’est une chose, mais répondre aux attentes d’un public qui a grandi sans lui en est malheureusement une autre. Gageons que la leçon aura été retenue pour son retour sur scène – c’est tout le mal qu’on lui souhaite. Tout sur Jamel
Mardi 12 avril à 20h, au Summum

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