Mardi 20 octobre 2020 Des films avec des filles qui se travestissent en garçons pour des raisons (de chromosome) X ou Y, on en voit de temps en temps, tel l’excellent (...)
"Tomboy" : naissance d'une cinéaste
Par Christophe Chabert
Publié Mercredi 13 avril 2011
De Céline Sciamma (Fr, 1h22) avec Zoé Héran, Malonn Levana...
« — Comment tu t'appelles ? — Mickaël. » C'est ainsi que le tout jeune héros de Tomboy se présente à Lisa, sa première amie après un énième déménagement familial. Mais Mickaël s'appelle Laure et son androgynie lui permet d'abuser sans peine ses camarades, mais Céline Sciamma ne dissimule pas longtemps l'imposture au spectateur (le titre, malgré son anglophonie, est en soi une forme d'aveu). Plus énigmatiques sont les raisons de ce changement d'identité sexuelle : envie d'intégration ou réelle ambivalence ?
L'intérêt de Tomboy réside partiellement dans ce refus de donner des réponses aux questions qu'il soulève. Cette incertitude se déporte vers un autre terrain une fois le secret dévoilé (comment Mickaël-Laure maintiendra-t-il l'illusion auprès de ses copains ?) et permet à Sciamma de s'écarter du naturalisme à la française (défaut principal de son premier film, Naissance des pieuvres) par des scènes installant un vrai suspense.
Il faut saluer aussi la direction d'acteurs, laissant ce qu'il faut de naturel aux enfants pour rendre la mise en scène fluide et empêcher au discours de s'inviter dans le film — la réalisatrice ne l'évite pas toujours, ses intentions prenant parfois le pas sur la crédibilité des situations. Tomboy finit par être passionnant quand on se rend compte que c'est plus l'ordre social que les individus qui ne sait pas quoi faire de ce garçon-fille en fin de compte bien sous tous rapports (affectifs, amicaux et amoureux).
à lire aussi
vous serez sans doute intéressé par...
Lundi 16 septembre 2019 Sur fond de dissimulation artistique, Céline Sciamma filme le rapprochement intellectuel et intime de deux femmes à l’époque des Lumières. Une œuvre marquée par la présence invisible des hommes, le poids indélébile des amours perdues et le duo...
Mardi 3 septembre 2019 Sortie triomphalement au printemps, "Parasite" de Bong Joon-ho, la Palme d’or du dernier Festival de Cannes, laisse un boulevard aux films de l’automne, qui se bousculent au portillon. À vous de les départager ; ex aequo autorisés.
Lundi 17 octobre 2016 Avec ce portrait d’une marmaille cabossée par la vie retrouvant foi en elle-même et en son avenir, le réalisateur Claude Barras se risque sur des sentiers très escarpés qu’il parcourt pourtant avec une délicatesse infinie. Un premier...
Jeudi 25 août 2016 Un "Harry Potter", un "Star Wars", un Marvel, un Loach Palme d’or… Non non, nous ne sommes pas victimes d’un sortilège nous faisant revivre en boucle la dernière décennie, mais bel et bien face à la rentrée cinéma 2016. Une rentrée qui nous promet...
Mardi 29 mars 2016 Deux ados mal dans leur peau se cherchent… et finissent par se trouver à leur goût. Renouant avec l’intensité et l’incandescence, André Téchiné montre qu’un cinéaste n’est pas exsangue à 73 ans. Vincent Raymond
Mardi 14 octobre 2014 Céline Sciamma suit l’ascension d’une jeune noire de banlieue qui préfère se battre plutôt que d’accepter le chemin que l’on a tracé pour elle. Ou comment créer une héroïne d’aujourd’hui dans un film qui se défie du naturalisme et impose son style...
Mardi 2 septembre 2014 Moins flamboyante que l’an dernier, la rentrée cinéma 2014 demandera aux spectateurs de sortir des sentiers battus pour aller découvrir des films audacieux et une nouvelle génération de cinéastes prometteurs.
Christophe Chabert
Jeudi 15 mai 2014 "Bande de filles" de Céline Sciamma (sortie le 22 octobre). "Party girl" de Marie Amachoukeli, Claire Burger et Samuel Theis (sortie le 3 septembre). "White bird in a blizzard" de Gregg Araki (sortie non communiquée)
Mardi 1 avril 2014 De Mariana Rondón (Venezuela, 1h33) avec Samantha Castillo, Samuel Lange Zambrano…