C'est la fêêête !

Mardi 21 juin, à Grenoble, dans l’agglo et a priori un peu partout en France si nos sources sont justes, ce sera la trentième édition de la Fête de la Musique. Pour l’occasion, on vous a concocté un parcours aux petits oignons, avec tout de même beaucoup de gros son. François Cau (feat. Aurélien Martinez)

Agitateur toi-même

Un revendeur de produits culturels dont le nom commence par F et se termine par NAC organise toute la semaine (du lundi 20 au samedi 25 juin à 17h au forum du magasin) une série de concerts voués à célébrer avec panache et un certain sens de l’abnégation la Fête de la Musique. Ça démarre avec de la chanson française aux textes chaudement sympathiques, La Sveltaléa (le groupe sera également sur la scène chanson française de la place Saint-André le 21 juin à 21h) ; ça enchaîne sur du métoool avec God Damn (qu’on retrouvera le lendemain, le 22, à l’Ampérage – voir plus loin), et du jazz avec le duo Damiano / Sarzier. Les 23 et 24 juin, prévoir une double claque vocale avec Irma, à notre humble avis l’artiste la plus convaincante de l’expérience My Major Company, puis le lendemain avec notre chouchou locale Djazia Satour. Enfin, le samedi, le métol reprendra ses droits avec les lascars de Disconnected Brain, formation aixoise dont les productions impeccables gagneront sûrement à être un peu souillées en live. Et durant toute la semaine, les graffeurs Nesta et Bazar bosseront sur une fresque inspirée de ces performances live.

Friandises

Si d’aventure vous vous sentez d’aller taquiner de la vedette, de toucher de la star des yeux, d’oindre vos oreilles du nectar sonore d’un hit boy, la ville de Saint-Egrève a débauché le vaillant Pep’s pour sa before du lundi 20 juin, dès 20h30 au Parc de l’Hôtel de Ville. En première partie, la pop frenchy de Lov’ly est à ce point acidulée qu’elle risque de vous faire un peu de mal.

Les barons fantômes

La voix, grave sans être rauque, est presque susurrée. Un piano la porte, offrant une série de notes en fond. Graves elles aussi. Rupture en fin de chanson, une batterie arrivant notamment. « Maybe someday I'll leave my room, go and slay the ghost of stereo. » L’intention a le mérite d’être claire. Le morceau Through Statics, quasi fantomatique (le reste de l’album Ghostwriting le sera beaucoup moins), est ainsi une entrée parfaite dans l’univers du groupe grenoblois Bela, et sa musique nerveuse et envoûtante. Des ballades hypnotiques composées par le duo (dans lequel on retrouve Patrice Coeytaux, batteur chez H-Burns et ancien du Petit Bulletin !), sur des textes du chanteur Didier Colette. Le résultat, sur CD, est très fort, évoquant la musique habitée et incarnée de certains grands folkeurs américains. Aller les découvrir en live, à 19h sur le plateau rock (esplanade Général Alain Le Ray, caserne de Bonne), apparaît donc comme une grandiose idée.

Métol of honor

Un détour par le bar le Subway s’impose à partir de 19h30 pour un triple concert rock gentiment énervé. Dans le genre, c’est même une affiche de choix, avec les incontournables Bud Spencer’s Clout et leur chanteur à la voix eddievedderienne, les brutasses de General Cluster, et les nouveaux de Chainsaw Blues Cowboys, side project de deux membres du groupe métol. On parie même sur ces derniers pour créer la surprise avec leurs compositions blues, sales et tendres à la fois.

Life in plastic, it’s fantastic

En une réminiscence espérée orgiaque et subtilement décadente de la Fête de la musique 2009, le Mark XIII fait péter la terrasse et se paie de nouveau les services de la formation désormais culte (c’est comme ça, vous ne pouvez rien y faire, vous ne pouvez pas lutter contre le futur) Barbie was a Bitch et de son ambiance rock rouleau-compresseur. Dès 21h30, les platines vont couiner sous les coups de boutoir de l’équipe Poupée de son (Dragon Lady, Holy Vicious et Lada Scream). Par la suite, le toujours chaudement recommandable Lucky Jules affrontera DJ Got. Puis les Truckdrivers, recrue montpelliéraine, tâcheront de nous achever dans de délicieuses souffrances.

Finissons-en

La solution de repli final est encore et toujours le plateau électro hip hop du Parc Paul Mistral, géré cette année par l’association Lite Licht, bien connue des noctambules locaux pour ses soirées What the F_ck ? au Georges V. Forcément, la partie hip hop sera réduite à sa portion congrue, avec un seul MC au nom plutôt approprié (M’Si) qui devra se battre face à la multitude d’artistes électronisants. On lui souhaite bon courage, par pur esprit sportif. Des habitués des soirées What the f_ck comme Axel Nirka ou Hazemaker se succèderont aux platines, le fameux DJ lyonnais D’jamency, invité permanent des soirées électro grenobloises pendant quelques années fera son grand retour, et le set de clôture (de minuit à 1h) sera exécuté par l’éclectique duo d’Ouch my God.

Le Hellfest à domicile

Une fois remis de vos agapes de la veille, ou encore désireux de prolonger votre appétit pour la destruction, l’Ampérage vous propose le lendemain dès 19h de décrasser vos esgourdes avec une colossale soirée consacrée à « la musique rock de genre métal » comme dirait notre ministre de la Culture. Pour les amateurs, le line-up est de très haute tenue – 3 groupes sur 4 se seront produits au Hellfest quelques jours auparavant, et devraient donc être prêts à en découdre avec le public grenoblois. Après les régionaux de l’étape (les très efficaces lyonnais de God Damn), on pourra éventuellement jeter une oreille distraite à The Gates of Slumber, hérauts d’un doom métal à l’ancienne et du coup pas très risqué, pour mieux se préparer aux gros morceaux de la soirée. A savoir les japonais de Church of Misery, officiant eux aussi dans le doom mais avec cette touche de folie caractéristique des performers rock nippons – des touches de guitares psyché par ci, un chanteur en crise de spasmes par là, et le bonheur est total. Enfin, les vétérans d’Eyehategod (en service depuis 1988), si l’on se réfère à leur prestation de très haute tenue à l’édition 2009 du Hellfest, devraient faire chanceler les dernières bonnes volontés.

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