Un an après la naissance de sa compagnie, Yoann Bourgeois voit déjà l'une de ses créations produite par la MC2. Une preuve de plus de l'émulation qui entoure le circassien et danseur depuis son retour en terre grenobloise. Pour son Art de la fugue, il a imaginé une « dramaturgie de la déconstruction », jouant avec un immense cube qui se déploiera au fil de la représentation. Une scénographie inventive (comme chez Boris Gibé), pour un spectacle pensé autour de l'œuvre du même nom de Bach, basée sur la notion de contrepoint : une forme d'écriture musicale ayant pour objet la superposition organisée de lignes mélodiques à partir de laquelle Yoann Bourgeois et la pianiste Célimène Daudet s'amusent à chercher une « analogie entre le motif musical et la figure de cirque ».
Nous avons pu voir deux extraits de la pièce en répétition : deux moments d'une très grande force, où Yoann Bourgeois et la danseuse Marie Fonte défient le principe de gravité en utilisant une pente ou, comme dans Cavale (le spectacle présenté à la Bastille en juillet 2010), un trampoline et un escalier. Regarder l'artiste se jeter dans le vide et retourner à sa place initiale comme une image rembobinée fait toujours son petit effet.
AM