Lundi 30 avril 2012
On dit souvent que le rock a inventé les teenagers. Sans rock'n'roll donc, point de «teen movies». Ce que la bande-son du premier d'entre-eux, (...)
De Nima Nourizadeh (ÉU, 1h27) avec Thomas Mann, Oliver Cooper…
Faux documentaire, suite et sans doute pas fin. Pas très fin même concernant Projet X, dont l’objectif manifeste est non seulement de croiser les codes du film de fête ado à ceux de la vidéo amateur (un geek inquiétant tient la majeure partie du temps la caméra), mais surtout de repousser les limites de la vulgarité. Costa le frimeur et JB le nerd organisent une gigantesque soirée chez leur pote Thomas pour son anniversaire, où tout ce que Pasadena compte de teenagers vont venir boire, baiser et se défoncer jusqu’à créer un chaos indescriptible et hors de contrôle. Nima Nourizadeh, comme Josh Trank dans Chronicle, reste timide par rapport aux possibilités d’expérimentation que son dispositif lui autorise, se contentant de clips de bonasses topless dans la piscine et de vidéo-gags avec le toutou de la famille. Seule une visite chez un dealer lui permet une scène où le voyeurisme est intelligemment mis en abyme. Il faut attendre le dernier tiers pour que Projet X révèle une réelle pulsion anarchisante, l’énergie juvénile déchaînée repoussant police et brigade d’élite dans ce qui s’apparente à une véritable émeute. La mise en scène prend alors tout son sens, donnant un côté live et furieux à la situation. Après La Planète des singes, le cinéma américain sentirait-il le vent de la révolution venir ? Certes ici, elle est faite par des imbéciles imbibés et en rut, mais comme le dit fièrement le très coincé père de Thomas à la fin : «Tu l’as fait», curieuse réponse au «On a tout fait foirer» d’Easy Rider. Christophe Chabert
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