Musique de l'invisible

Olivier Messiaen, figure incontournable du XXe siècle, compositeur, organiste, ornithologue, théologien, rythmicien hors catégorie est à l’honneur depuis quinze ans au Pays de la Meije. Quinze ans que le "Festival Messiaen" œuvre pour montrer les richesses infinies d’une œuvre hypnotique et profondément tournée vers l’homme, vers le ciel, vers Dieu. Pascale Clavel

Pour cette édition exceptionnelle du festival Messiaen au Pays de la Meije, le Conservatoire de musique et de danse de Paris a répondu présent et rend hommage à un homme, fin pédagogue, qui enseigna durant trente-sept ans dans cette belle maison. Le festival a également invité les Percussions de Strasbourg et dans leur poche, comme un cadeau extraordinaire, Le Noir de l’étoile, œuvre cosmique et chamanique de Gérard Grisey. Après le CNSMD de Paris, après les Percussions de Strasbourg, l’hôte de prestige du festival n’est autre que l’Ircam. Le festival offre ainsi à un public de fins connaisseurs, des moments de grandes émotions et de belle qualité puisque l’Ircam s’empare de deux moments musicaux exceptionnels. Le premier associe la brillante violoniste Hea-Sun Kang et un dispositif électronique, commande du festival au compositeur Philippe Manoury ; le second mélange les voix du magnifique ensemble vocal Sequenza 9-3 à un autre dispositif électronique, le tout sous la direction de Catherine Simonpietri. À ces concerts si bien ficelés, entre œuvres de Messiaen à redécouvrir et une certaine musique contemporaine, s’ajoutent des randonnées, une journée d’étude, des présentations d’œuvres...

Messiaen, y revenir, toujours

Deux œuvres à ne manquer sous aucun prétexte : Chants de Terre et de Ciel pour piano et soprano, deuxième cycle vocal composé par le maître après le tendre cycle Poèmes pour Mi dédié à sa première femme, la violoniste Claire Delbos. Chants de Terre et de Ciel célèbre la naissance du fils de Messiaen et, comme à son habitude, le compositeur en écrit les six poèmes qui composent ce cycle et les destine à la mort, au jour des anges gardiens, au jour de Pâques, à sa femme, à son fils. Les différentes parties vocales demandent des prouesses techniques que redoutent toutes les sopranos du monde, quant à l’écriture pianistique, c’est tout un orchestre qui sonne. C’est en l’église des Cordeliers de Briançon que seront donnés les Cinq Rechants pour douze voix mixtes que Messiaen considérait comme l’une de ses meilleures œuvres. Pour cette œuvre, Messiaen s’éloigne momentanément de la liturgie chrétienne, se tourne vers le Printemps de Claude Le Jeune, vers les chants d’amour du Pérou, les rythmes sont empruntés aux Decî-Tâlas de l’Inde : un véritable voyage intérieur et initiatique. Avec le recul, on peut comprendre l’attachement de Messiaen à ces rechants, grands chants d’amour, dont les textes du compositeur empruntés aux grands mythes d’amour occidentaux et orientaux sont bouleversants d’humanité.

Messiaen au Pays de la Meije
A La Grave- La Meije (Hautes-Alpes)
Du samedi 14 au dimanche 22 juillet

 

 

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