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« Faire découvrir des choses rares »
Par Aurélien Martinez
Publié Lundi 25 juin 2012

C’est désormais une tradition grenobloise : en juillet se tient le Festival du film court en plein air de Grenoble, place Saint-André. Guillaume Poulet, le directeur de la Cinémathèque qui organise l’événement, nous parle du festival et du cinéma en général. Propos recueillis par Benjamin Bultel
Quoi de neuf pour cette 35e édition ?
Guillaume Poulet : La grand innovation cette année – mais qui sera finalement peu visible du public – c’est le passage au numérique, en plus des projections traditionnelles en 35 mm. Cette nouveauté a un coût forcément, c’est la principale raison pour laquelle on ne l’a pas adoptée avant. Et puis il y avait un certain attachement historique à l’argentique. Comme les projections se font en plein air, l’installation d’un projecteur numérique posait quelques problèmes techniques. Notre salle, la salle Berto, vient aussi d’être équipée d’un projecteur numérique dernier cri. Le mouvement global va dans le sens du numérique, à nous de nous adapter.
Et qu’est-ce que le numérique va apporter ?
D’une part cela permet de grandement augmenter le nombre de films diffusables, ce qui pour nous nous donne une charge de travail beaucoup plus conséquente (rires). Les années passées, les cinq membres du comité de sélection visionnaient 250 films pour en retenir une grosse trentaine en compétition. Là c’est plus de 800 films qu’on a vus. L’autre avantage, c’est qu’on va pouvoir projeter plus facilement des films étrangers, puisque l’incrustation des sous-titres est plus facile.
Justement, la sélection du festival reste en majorité francophone. C’est un choix ?
Non, c’est plus un hasard. Nous recevons majoritairement des films en français, la proportion de films sélectionnés est identique. Pour contrebalancer un peu cela, on organise une projection de films étrangers primés les années précédentes au festival international du court métrage de Clermont-Ferrand, qui a un vrai talent de découvreur, de défricheur. Mais avec le temps, le festival de Grenoble va plus s’ouvrir à l’étranger.
Comment se fait la sélection ?
Elle repose forcément sur des critères subjectifs. L’objectif, c’est qu’elle soit représentative des films reçus. Et puis surtout qu’elle soit éclectique. Un autre point important est la place accordée aux premiers films. Cette année, on doit tourner autour de 40 % de premiers films. Il n’y a pas de quota, mais c’est vrai que c’est important pour nous de mettre en avant des réalisateurs inconnus. Entre un film d’un réalisateur bien installé dans le milieu et une nouvelle œuvre, on privilégiera cette dernière, pour promouvoir l’aspect « découverte » du festival.
Cette année, deux séances un peu particulières ont lieu : une avec des courts-métrages d’animation japonais du début du XXe siècle et une de films érotiques clandestins des années 20. Pourquoi ces choix ?
C’est le caractère patrimoine de la Cinémathèque. Le but est de faire découvrir au public des choses rares. Pour les films d’animation japonais muets, c’est le fruit d’une collaboration avec le Muséum of Modern Art de Tokyo. Ils sont inédits en France, mise à part une projection à Paris il y a quelques mois. Avec le succès actuel de ce genre, les gens oublient – ou ne savent pas – que le manga est un très vieux genre. De même pour le cinéma érotique ou pornographique, pour l’essentiel composées d’œuvres qui étaient projetées dans les maisons closes, qui est finalement presque aussi vieux que le cinéma lui-même. Ces films font partie de son histoire, même s’ils ne sont pas signés par des « grands » réalisateurs.
Le Méliès vient d’emménager dans ses nouveaux locaux, avec trois salles contre une auparavant. Il va y avoir le choix pour voir de vieux films à Grenoble...
Le Méliès faisait déjà de la diffusion de patrimoine. Mais au fond, ils font surtout des resorties ou des rééditions. Nous sommes plus dans la découverte, dans le fait de fouiller dans nos tiroirs. Et puis notre particularité est que nous pouvons organiser des cycles. Au final, nous sommes plus complémentaires que concurrents. Après, c’est une bonne chose qu’il y ait de nouvelles salles à Grenoble. Il y a de la place pour tout le monde.
Festival du film court en plein air de Grenoble
du 3 au 7 juillet, place Saint-André
ENCADRÉ
La prog
On retiendra, outre la diffusion des 34 films en compétition pendant les cinq jours où le public pourra voter pour le meilleur film, le mercredi 4 juillet avec sa séance consacrée aux films d’animation japonais à l’ère du muet, suivie d’une séance « carte blanche » confiée au festival Vues d’en face (film gay et lesbien). La soirée s’achèvera par la séance de minuit avec la projection de films érotiques et pornographiques (séance interdite aux moins de 18 ans). Le vendredi 6 juillet verra la diffusion de la sélection « Regards » (films hors compétition). Et le samedi 7 juillet celle d’une séance pour les enfants. Quant au palmarès, il sera révélé plus tard, dans la nuit.
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