Festival Jour & Nuit : la ville est à nous

Festival Jour & Nuit : la ville est à nous

Le Stade des Alpes, l'École d'art, le Muséum d'histoire naturelle, le quartier Bouchayer-Viallet, le Musée Dauphinois... Ce week-end, l'association MixLab investit la ville pour un grand festival axé électro, pop-rock et hip-hop, préfiguration de ce que l'on pourra découvrir en 2014 dans la future salle grenobloise dédiée aux musiques amplifiées. Rencontre avec les organisateurs. Propos recueillis par Aurélien Martinez

Comment est née l'idée d'un tel festival ?
Alban Sauce, président de l'association MixLab : C'était l'envie de créer un temps de rentrée avec nos futurs partenaires : les salles de l'agglo, les assos... On l'avait lancé l'an passé sur une seule journée, à la Bastille. Cette année, on sera sur un vrai format festival, avec une programmation concoctée par nos soins, pour montrer ce que sera l'avenir artistique de cette salle...
Olivier Dahler, programmateur musiques amplifiées/ association Mixlab : Même si ça n'annonce qu'un pan de ce que l'on verra dans la salle. Sachant aussi que pour le festival, on est sur des jauges de 200 à 900, avec une grosse base entre 200 et 400 : à savoir la moitié de la future salle, qui sera entre 800 et 900 places.

On va retrouver des concerts dans des salles classiques, mais aussi dans d'autres endroits de la ville plus atypiques...
OD : Oui, c'est un côté patrimoine défendu : on a investi plusieurs lieux insolites qui n'ont pas pour vocation première d'accueillir des concerts. Mais l'idée principale était qu'une partie de la prog soit concentrée sur le quartier Bouchayer-Viallet [là où se trouvera la future salle – NdlR], avec la Salle noire, l'Ampérage, et le parc Marliave. On voulait aussi rajouter le Drak'Art ou le Théâtre 145, mais pour des questions de planning, ce n'était pas possible. Pareil pour le Magasin, à cause de l'installation de la prochaine expo et des travaux dans la librairie. Ce qui ne veut pas dire que lors des prochaines éditions, cela ne changera pas.

C'est donc un grand festival urbain, que les spectateurs vont néanmoins devoir vivre concert par concert (il n'y a pas de pass), en faisant des choix (plusieurs propositions ont lieu en même temps)...
AS : Pour l'absence de pass, c'est voulu : ça aurait été impossible de naviguer entre des soirées à jauges différentes – par exemple le samedi entre le Muséum d'histoire naturelle à 200 places, et le Stade des Alpes à 900. On a néanmoins essayé d'être attentif, pour qu'il y ait assez de temps entre la fin du jour, vers 23h, et le début de la nuit. Quant aux choix, c'est vrai qu'il faudra en faire... Mais il vaut mieux devoir choisir entre plusieurs propositions intéressantes que d'avoir du choix dans quelque chose d'assez moyen !

Sauf que demander au public de trancher entre Breton d'un côté, et Baden Baden + The Bewitched Hands de l'autre, ce n'est pas très sympa !
OD : C'est la seule anicroche du festival, qui évidemment n'avait pas été conçu comme ça. C'est simplement une histoire de calage de dates. Avec Alban, l'un des premiers noms qui est sorti dans nos envies respectives de programmation, c'était Breton. On tenait absolument à les faire, on a longuement bataillé. Et l'on a gagné, avec comme contrainte une seule date possible : le samedi. Sachant qu'on avait déjà calé The Bewitched Hands et Baden Baden...

Où en êtes-vous avec l'association ?
AS : MixLab est en pleine évolution, on va passer un cap important en 2013 lors de la véritable structuration de l'asso, avec des embauches [pour l'instant, il n'y a qu'une seule salariée – NdlR]. Et l'on attend les clés de la salle qui vont nous être remises fin 2013, pour une ouverture 2014 – on l'espère en février ou mars.

Ça y est donc, cette salle tant attendue va enfin voir le jour ! Comment allez-vous la faire vivre, au regard du paysage musical local qui a beaucoup évolué depuis que le projet a été lancé il y a quinze ans...
AS : Historiquement, on appelait cette salle la salle intermédiaire, à l'époque entre l'Entrepôt (fermé depuis), qui faisait 500 places, et le Summum, avec sa première jauge à 1200. Depuis le début, on s'est toujours présenté comme un équipement complémentaire aux existants.
OD : Ça va être une offre supplémentaire, parce qu'on est partis sur 70 concerts par saison : 50 productions environ faites par MixLab, et 20 par des extérieurs, comme des associations. On va rajouter du volume de concert, dans un paysage que l'on peut déjà juger saturé [de nombreuses salles de concert ont ouvert ces dernières années – NdlR]. On travaille donc déjà en réseau avec les autres lieux, même si l'on n'est pas à 100% des capacités d'exploitation de ce réseau. Il y a un vrai besoin de bosser là-dessus, sur la complémentarité des salles, d'avoir une sorte de médiateur, quelqu'un qui chapote ce système, pour un peu plus d'efficacité. Et l'on espère bien prendre cette place, afin de montrer que l'on n'est pas là pour écraser tout le monde...
AS : Et puis la concurrence n'est pas forcément quelque chose de néfaste. On espère que la salle va créer une impulsion au niveau du public, pour que les gens qui n'ont pas l'habitude d'aller au concert viennent dans un premier temps chez nous, mais aussi dans les autres salles. Parce qu'aujourd'hui, la nuit grenobloise, la vie dans les concerts, c'est assez restreint, on voit toujours les mêmes personnes, c'est un circuit fermé... Alors que potentiellement, il y a du public...

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