De Patrice Leconte (Fr-Belg-Canada, 1h25) animation
Quand Disney était à son âge d'or, les dessinateurs endossaient par défaut le rôle du réalisateur. Depuis la victoire de l'esprit Pixar sur Disney (le dernier a racheté le premier en 2006), les réalisateurs du cinéma d'animation sont aussi des dessinateurs. En terme de mise en scène, ça change tout. Faut-il donc penser que désormais un mauvais film animé est le fruit d'un mauvais cinéaste ? Le Magasin des suicides pourrait bien faire jurisprudence. Pour sa première incursion dans le genre, Patrice Leconte adapte Jean Teulé et livre un conte macabre neuneu qui lui va comme un gant. Sur la base d'un pitch à l'humour ironique et lourdingue (c'est la crise, une échoppe familiale fait fortune en vendant mille moyens de se suicider, jusqu'au jour où arrive le petit dernier qui voit la vie en rose), l'auteur se fait Tim Burton du dimanche. Gags aussi poussifs que répétitifs, parties musicales chantées par des casseroles, univers et personnages fonctionnels, tout ça vire au cabinet des supplices jusqu'à une auto-citation des Bronzés.
Jérôme Dittmar