Se cultiver lorsque l'on est en fauteuil n'est pas toujours évident. Pourtant, la ville la plus plate de France tire son épingle du jeu. Reportage. Martin Bartoletti
Grenoble est deuxième ! Pas pour la qualité de son air, ni pour ses facilités de circulation. Mais elle est douée dans l'accessibilité des personnes à mobilité réduite. L'Association des paralysés de France l'a classée juste derrière Nantes, où l'on respire mieux d'ailleurs. Beaucoup d'efforts ont été réalisés sur les lieux culturels. Pour Hervé Buissier, responsable du service Déplacement-Accessibilité de la Ville, le point fort reste la MC2 : « En 2003, les travaux entrepris à la Maison de la culture ont permis de rendre plus accessible le site. » Ces aménagements ont même valu à la capitale de l'Isère le prix "vivons ensemble la cité". Au "paquebot", on sort donc vraiment ensemble. L'ambiance "chacun de son coté" a disparu, mettant fin à la frustration que pouvaient ressentir deux amis séparés lors d'un spectacle, par le simple fait que l'un marche et l'autre non.
Du côté des concerts et des bibliothèques
Que les mélomanes qui préfèrent bières et décors moins feutrés se rassurent, les salles de concerts de la Ville sont aussi très bien équipées. La Bobine dispose d'un accès à 100%. Toilettes comprises. Même un de leur studio d'enregistrement est accessible. Le Summum ou l'Ampérage sont également des lieux où l'on croise des personnes en fauteuil. Sophie, adepte de hip-hop, n'aurait manqué pour rien au monde le concert de Blake Worrell à l'Ampérage, dans le cadre du festival Jour & Nuit. « Les choses avancent bien ici » précise-t-elle. Elle ajoute qu'assister à un concert favorise « l'intégration et le bien-être ». Avis aux livrovores : la majorité des bibliothèques est aussi accessible, malgré quelques bémols au niveau des sanitaires.
Une toile en version haute accessibilité
Et le cinéma dans tout ça ? Les salles obscures sont elles aussi bonnes élèves. La rénovation du Méliès a permis de rendre le cinéma complètement accessible. C'est aussi le cas pour le Pathé Chavant. Le Club, lui, a pour projet de transformer ses locaux l'été prochain. D'ici là, toute personne en fauteuil (non électrique) désirant voir une toile rue Phalanstère pourra compter sur le projectionniste. Costaud et motivé, il aide à atteindre les salles du rez-de-chaussée, toutes équipées d'espace pour chaise roulante. Et ce service ne coûte qu'un "merci" et un sourire.