Photographie / Faite de pièces sombres abritant en grande partie des petits formats, l'exposition Chambre noire pour amateurs éclairés nécessite un état d'esprit précis. L'idéal est sûrement d'y aller avec le désir de découvrir quelques trésors, de surprendre son œil au contact des nombreux daguerréotypes, instantanés et autres techniques photographiques développées entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle. À partir des originaux de la collection de la famille Flandrin (dont bien des membres furent des photographes professionnels ou amateurs), se dresse un panorama à la fois historique et intime. On découvre ainsi les évolutions progressives du médium photographique et le rôle des Flandrin à cet égard. Un diaporama consacré aux photos d'enfants illustre à merveille le changement d'attitude devant et derrière l'objectif à mesure que la technique s'affine : de la photo d'atelier guindée où le sujet pose, on passe au naturel de la prise de vue rapide. Comme les peintres impressionnistes sortis de leur atelier, les photographes vont au contact du bouillonnement de la vie, avec notamment des séries de photos de loisirs : la montagne, les automobiles, les courses hippiques... Tous les sujets ont un intérêt et viennent se glisser sur le papier glacé. Témoignage impressionnant d'une époque, la collection abrite également – il faut le dire – quelques merveilles esthétiques...
Laetitia Giry
Chambre noire pour amateurs éclairés, jusqu'au 16 septembre 2013 au Musée dauphinois