2012 restera comme une bonne année pour le cinéma italien : un ours d'or (mérité) à Berlin pour César doit mourir des frères Taviani, un Grand prix (déjà plus généreux) à Cannes pour le Reality de Matteo Garrone... La septième édition des Rencontres du cinéma italien prend donc acte de cette bonne santé. À côté de sa compétition proposant sept films, fictions ou documentaires mêlés, le panorama propose ainsi un reflet passionnant du cinéma italien actuel. Il faudra notamment surveiller le nouveau film de Ivano De Matteo après son formidable La Bella gente ; avec Gli Equilibristi, il continue à scruter la mauvaise conscience des classes moyennes, en montrant cette fois les conséquences de la séparation d'un couple "ordinaire". Lors du dernier festival de Venise, Daniele Cipri avait fait l'événement en étant à la fois chef opérateur du dernier Bellocchio et réalisateur d'E stato il figlio (photo), tous les deux en compétition officielle. Dans ce dernier, qui sera présenté lors des Rencontres, Cipri, né à Palerme, brosse une prometteuse comédie noire autour de la misère sociale et de la bassesse humaine. Le festival propose par ailleurs une section consacrée aux adaptations littéraires, avec le génial La Solitude des nombres premiers de Saverio Costanzo ou le très recommandable L'Été où j'ai grandi de Gabriele Salavatores, mais aussi le nouveau Marco Tulio Giordana, Piazza Fontana, qui marche dans les pas de Francesco Rosi en revenant sur les obscurités d'une affaire non résolue, l'attentat à la bombe qui fit dix-sept morts à la Banque nationale d'agriculture de Milan en 1969. Enfin, les Rencontres honorent le glorieux patrimoine cinématographique transalpin avec trois œuvres clés de la comédie italienne : Les Monstres, Les Nouveaux monstres et La Terrasse.
Christophe Chabert
Les Rencontres du Cinéma italien
Du 16 au 27 novembre, principalement au Club