Les Cinq légendes

De Peter Ramsey (ÉU, 1h37) animation

À une époque où les studios d’animation américains ont tendance à recycler jusqu’à la mort leurs franchises porteuses, un projet original comme Les Cinq légendes donnait très envie d’être défendu. Transformer le marchand de sable, le père Noël, la fée des dents et le lapin de pâques en super héros unis pour défendre le monde contre les attaques du croque-mitaine, c’est certes psychédélique mais en tout cas, il y a de l’idée neuve là-derrière. Le film a, qui plus est, une vraie séduction graphique, jouant sur les textures et les couleurs pour caractériser ses personnages, inventant un univers crédible pour raconter leurs exploits et refusant l’hystérie animée des précédentes productions Dreamworks. On sent la patte Guillermo Del Toro (il est producteur exécutif), et certains passages rappellent les plus belles séquences de Hellboy II. Hélas, cent fois hélas, les auteurs ont carrément perdu de vue la nécessité d’alimenter le scénario en péripéties, et narrativement, le film est exsangue, quand il ne va pas chasser sur les plates-bandes de Pixar (une petite fille égarée dans le royaume imaginaire comme dans Monstres et Cie). De plus, la longue morale du film, où la foi permet de lutter contre la peur, ressemble à une reprise de l’Encyclique de Jean-Paul II, sinon à un mauvais renvoi du prosélytisme crétin de Narnia.

Christophe Chabert

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