Abstraction universelle

Abstraction universelle
Ultracore

Magasin CNAC

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

Entre abstraction et culture kitsch, le Magasin peut se targuer d'accueillir entre ses murs l'œuvre protéiforme, à la fois minimale, pop et ultra-colorée d'Anselm Reyle. Véritable figure montante (voire étoile filante) de l'art contemporain, ce jeune quadragénaire bouillonnant de créativité s'est imposé en quelques années sur la scène internationale comme l'un des plus grands artistes contemporains allemands de sa génération. Laetitia Giry et Christine Sanchez

Ultracore, l'exposition d'Anselm Reyle au Magasin, est divisée en deux parties se révélant comme les deux faces d'une même pièce. L'espace de la Rue se voit maculé d'une fresque explosive – pots de peinture noire et rose fluo jetés avec rage et détermination –, et encombré de déchets lui donnant justement un petit air de déchetterie. Cette provocation est le point central du travail de l'artiste qui, utilisant divers rebus ou conglomérats, s'attache à en redéfinir la nature pour obtenir un objet dont l'aspect luxueux ne ferait aucun doute. C'est ce que l'on découvre mieux dans le second volet de l'exposition, où se fait jour toute l'ironie kitsch avec laquelle il redonne leurs lettres de noblesses à ces choses cassées, perdues, déçues. Cachée dans les salles, cette partie s'arpente dans une obscurité favorisant l'immersion, un parcours ombreux perturbé seulement par l'illumination des sculptures et autres tableaux, sublimés grâce à la trajectoire très précise de simples spots. De l'entremêlement de néons à l'entrée, pluie électrique évoquant autant la fête que la pendaison, des sculptures difformes étincelantes d'un vernis irisé, d'une laque précieuse, jusqu'aux meules de foin argentées : la gloire des couleurs et les cadres dessinés par l'éclairage donnent à voir chaque pièce comme une apparition. Entre la Rue et les salles tout de noir vêtues, deux formes de mises en scène, deux manières de donner à l'objet le statut d'œuvre et à l'œuvre le droit à la lumière.

Ultracore, d'Anselm Reyle, jusqu'au 5 mai 2013 au Magasin.
Des visites commentées sont programmées tous les samedis à 16h et tous les dimanches et jours fériés à 14h30 et 16h

Qui es-tu Anselm Reyle ?

Notamment connu du grand public depuis l'an passé pour avoir apposé sa signature sur une collection capsule d'accessoires et de produits de beauté Dior, Anselm Reyle est un plasticien audacieux dont l'univers effusif, baigné de lumières et quasi saturé d'effets d'optiques, aboutit à des œuvres qui, bien qu'abstraites, sont très accessibles et séduisent largement. Inclassable, cet artiste à géométrie variable oscille à la frontière de plusieurs mouvances artistiques en se gardant bien de choisir. Il anime ses productions hybrides d'une effervescence particulière, servie par des lumières électriques, couleurs fluorescentes et scintillements métalliques distillés ça et là.

 

Natif de Tübingen, berceau de l'académisme allemand, Anselm Reyle a d'abord reçu une formation classique aux Beaux-Arts de Stuttgart et de Karlsruhe avant de se tourner vers l'expressionnisme abstrait au milieu des années 90, à Berlin où il s'est installé. Les artistes emblématiques allemands à l'image de Kenneth Noland et Otto Freundlich ayant nourri son inspiration, il répond au formalisme de Clément Greenberg par un travail émancipé de toute contrainte formelle, dans lequel il jongle à plaisir avec les textures, les matériaux, les couleurs et les motifs en bousculant les codes de l'art et de la décoration. En utilisant encore des néons trouvés, il donne corps à des installations résolument urbaines qui aident à appréhender sa démarche artistique, en prenant la forme d'un dialogue poétique avec la société actuelle. À coups d'assertions lumineuses bien senties sur les beautés et les excès du monde moderne.

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