Objets de mélancolie

Les dessous de l'Isère

Musée Dauphinois

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

Culottes de coton, corsets, premiers soutien-gorges : autant d'objets de fantasme dont l’histoire nous est contée avec passion et application au Musée Dauphinois. Des modèles surannés aux luttes d’usine en passant par des affiches publicitaires des années 70, "Les dessous de l’Isère" découvre avec gourmandise un bout d’Histoire des plus féminines. Laetitia Giry

« La lingerie est une histoire culturelle à fleur de peau ! » Ainsi la créatrice de mode Chantal Thomass évoque-t-elle son sujet de prédilection dans la préface du catalogue (réussi) de l’exposition Les dessous de l’Isère. Ambitieuse et fouillée, cette dernière se disperse parfois – à vouloir tout dire – mais reste une mine d’informations des plus précieuses. Le parcours, historique et chronologique, démarre au XIXe siècle pour s’achever dans notre présent. Il mêle l’histoire des femmes et de leur rapport au vêtement à celle de l’industrialisation de leur fabrication.

Hasard (ou pas), l’Isère est un haut-lieu en la matière. Des usines Valisère à la maison Lou, nombreuses sont les pointures qui se sont implantées ici et ont permis à leur savoir-faire de rayonner à partir de ce point. Aujourd’hui, les délocalisations rendent ce passé quasi obsolète, font du savoir-faire et savoir-coudre un souvenir… Un pan plus politique abordé avec force textes et témoignages en photos, articles de presse ou banderoles de manifestations contre les fermetures d’usine.

Du soutif !

Ce qui reste pour nous le plus touchant à découvrir, ce sont bien les étoffes elles-mêmes : des premiers sous-vêtements en lin ou coton cousues par les jeunes filles à marier du début du XXe siècle aux nouvelles dentelles synthétiques. Des objets que l’on aurait aimé voir plus nombreux, même si ceux qui sont présentés le sont de manière adéquate.

À ce titre, la première salle impressionne : des rondes de lingerie suspendue viennent émerveiller le visiteur appréciant un minimum l’histoire et les tissus, de véritables et magnifiques corsets d’époque s’affichent droits et fiers dans une vitrine. Au fil des salles, c’est aussi la libération de la femme qui se lit, laquelle progressivement se désaliène à proprement parler de ce qui la corsète pour aller vers une vie indépendante – et des soutien-gorges légers ! De la nécessité protectrice du tissu à son érotisation, du pratique à la séduction : chaque étape de l’émancipation compte…

Les dessous de l’Isère, une histoire de la lingerie féminine, jusqu’au 22 septembre 2014 au Musée Dauphinois

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