La Gale de l'emploi

On a beau essayer d’éviter autant que possible les raccourcis hâtifs, difficile de ne pas rapprocher le hip-hop vindicatif de la rappeuse La Gale de celui de La Rumeur. Déjà parce qu’elle tenait le premier rôle dans le téléfilm De L’Encre réalisé en 2011 par deux des membres du groupe et que ce n’est sans doute pas dû au hasard. Ensuite parce qu’elle partage le même goût pour les textes engagés, l’approche indépendante et l’absence totale de concessions du collectif des Yvelines.

Ce qui ne veut pas dire pour autant qu’elle ne dispose pas de ses propres atouts : un flow tranchant parfaitement maîtrisé, des instrus abrasives et novatrices flirtant avec les sonorités électroniques (entièrement conçues par Christian Pahud, batteur de Honey For Petzi et membre du groupe Larytta), un background dans le punk, et une personnalité bien trempée qui semble se moquer pas mal de ce qu’on peut bien penser d’elle. Née en Suisse d’un père vaudois et d’une mère libanaise, La Gale rappe sur scène depuis 2006, et traite dans ses textes « du contrôle social en général, de (ses) origines arabes et ce qui en découle, de la politique de (son) pays, de nuits blanches et de tatouages ». Sorti début 2013, son premier album éponyme est sans doute ce que l’on a entendu de plus convaincant et de cohérent en rap francophone ces derniers temps, et au vu de son intense activité scénique, on n’a aucun mal à croire que son live de vendredi sera du même niveau.

Damien Grimbert

La Gale + La Marabunta
vendredi 17 mai à 20h30 la Bobine