Le Grand méchant loup

Le Grand méchant loup
Le grand méchant loup

De Nicolas et Bruno (Fr, 1h45) avec Benoît Poelvoorde, Fred Testot, Kad Merad...

Le cinéma commercial français souffre de sa trop bonne santé ; trop d'argent, trop de calculs, trop de compromis. Le Grand méchant loup, à l'inverse, est un film profondément malade, comme l'était d'ailleurs le précédent opus de Nicolas et Bruno, La Personne aux deux personnes : un truc personnel greffé sur un remake – celui des Trois petits cochons, un gros succès québécois – un film sur la névrose, la solitude et la mort qui se planque derrière toutes les formes de comédie possibles, un casting bankable dans lequel un seul acteur intéresse vraiment les réalisateurs, qui lui donnent du coup beaucoup plus d'espace à l'écran – Poelvoorde, évidemment génial...

C'est donc très bancal, peu aimable, mais ça reste singulier. Signe qui ne trompe pas : à un moment, Nicolas et Bruno pastichent gentiment Comment je me suis disputé de Desplechin. C'est pourtant un faux-fuyant, tant on sent que dans une autre économie, plus modeste, le film aurait décliné ses histoires de démon de midi, et notamment celle où Poelvoorde renaît à la passion physique dans les bras de Charlotte Le Bon, sur un ton pas si éloigné de ce cinéma français-là. Cette tension un peu schizo travaille depuis le début ce drôle de binôme qui, des Messages à caractère informatif à ce Grand méchant loup, tente d'introduire par le sarcasme et le détournement un regard inquiet dans le cinéma mainstream.

Christophe Chabert

à lire aussi

vous serez sans doute intéressé par...

Mardi 21 janvier 2020 « Mes jeunes années (…)/Courent dans les sentiers/Pleins d'oiseaux et de fleurs », chantait Charles Trenet. À ce tableau pastoral, Fabrice Du Weltz ajoute sa touche d’intranquillité et de dérangement faisant d’une fuite enfantine une course éperdue...
Lundi 2 juillet 2018 Si le script de "Garde à vue" (Claude Miller) avait eu un enfant avec le scénario de "Inception" (Christopher Nolan), il aurait sans doute le visage de "Au poste !", cauchemar policier qui commence par un concert et s’achève par un éternel...
Lundi 30 avril 2018 Un bonimenteur de porte-à-porte à la rue donne malgré lui le virus de la comédie à son fils… Avec son troisième long-métrage, le réalisateur français Xavi Molia signe une splendide comédie sociale aux accents tragiques, portée par Kacey Mottet-Klein...
Mardi 15 mars 2016 de et avec Kad Merad (Fr., 1h39) avec également Patrick Bosso, Venantino Venantini…

restez informés !

entrez votre adresse mail pour vous abonner à la newsletter

En poursuivant votre navigation, vous acceptez le dépôt de cookies destinés au fonctionnement du site internet. Plus d'informations sur notre politique de confidentialité. X