Frustration, poil aux gnons

Frustration + Balladur

La Bobine

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« La frustration, nous dit M. Wikipédia, est une réponse émotionnelle à l’opposition. » Frustration, le groupe, c’est un peu la même chose. Sauf qu’ici on évite consciencieusement de répondre poliment et que l’opposition en prend plein la gueule. Stéphane Duchêne

Suffisamment téméraire pour assumer le pléonasme ou simplement désireux d’enfoncer le clou – dans l’espoir un peu fou de choper le tétanos – Frustration s’affiche en formation « post-punk revêche ». Au cas où l’on puisse penser que le post-punk tout court était du genre à vous apporter le petit déjeuner au lit une rose entre les dents et à ensuite passer le ramasse-miettes sur les draps, regonfler votre oreiller, votre moral en berne et vider le pot de chambre trop plein de la soirée de la veille. À d’autres !

Issu de la génération qu’on pourrait qualifier de "Noise in France" car présents sur la compilation du même nom, éditée par le bruitiste (et donc bien nommé) magazine New Noise, Frustration donnerait en effet du fil à retordre à un dresseur de pitbulls, et même aux clébards eux-mêmes.

C’est qu’il y a de l’authentique racine de mauvaise herbe chez ce quintet parisien, engrainé à la frustration d’une époque qui donne salement envie d’être Uncivilized, du titre de leur énervant – au sens salvateur du terme – dernier album. Sur leur précédent, Relax (aucun lien), faisant suite à Full of Sorrow – la bipolarité guette – ils bramaient en guise d’introduction : « we have some frustration, you have some frustration, we are Frustration ». Voilà qui est dit.

Les Jours heureux

Contrarié comme il l’est, pas étonnant donc que le groupe se nourrisse aux mamelles de grands-frères historiquement atrabilaires, à la mauvaiseté sans frontière. Côté français, de Bästard à Métal Urbain/Asphalt Jungle.

Et surtout, côté briton, de The Fall à Wire en passant par Suicide (pour les zinzins électro) mêlé de Joy Division, la voix de Fabrice Gilbert – non, tout le monde ne peut pas s’appeler "Jeannot le pourri" – baguenaudant gaiement entre le timbre mort-vivant de Mark E. Smith et celui de caveau mortuaire du Ian Curtis primordial, celui de Warsaw.

Pas vraiment typé "Les Jours heureux", le programme, donc. La crise, les emmerdes, les illusions non perdues parce qu’on n’a pas eu la force de les avoir, une nostalgie par défaut née d’un présent déglingué, Frustration combine tout en un nom dont la musique est l’antidote absolu, malgré tout jubilatoire.

La Session de FRUSTRATION - " Uncivilized... par franceculture

Frustration (+ Balladur en première partie), vendredi 15 novembre à 20h30, à la Bobine

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