Lundi 13 janvier 2014 Apparue dans une relative discrétion l’an passé, la section compétition du festival passe cette année à la vitesse supérieure, aidée au passage par un atout de (...)
Toujours aussi redoutable de diversité et de qualité, la rétrospective filmique proposée par l’équipe des Maudits Films s’annonce cette année encore haute en couleur. On y trouve ainsi en vrac des clowns tueurs venus de l’hyper-espace (le fabuleux Killers Clowns From Outer Space de Stephen Chiodo), des alligators géants grandis dans les égouts de Chicago (L’Incroyable Alligator de Lewis Teague), des nerds timides transformés par des produits toxiques en super-héros difformes et revanchards (Toxic Avenger de Michael Hertz et Lloyd Kaufman), des road-movies rocambolesques mêlant prise d’otages, magie noire mexicaine et trafics de fœtus humains à des fins cosmétiques (l’inédit en salles Perdita Durango d’Álex de la Iglesia)…
Et au-delà de ce bestiaire outrancier qui sent bon le fleuron de vidéo-club (mais dont on va enfin pouvoir apprécier les charmes sur grand écran), une sélection plus pointue mais toute aussi passionnante qui rassemble aussi bien l’un des premiers métrages d’Ida Lupino (Outrage), actrice de films noirs passée à la réalisation à l’orée des années 50 avec en point d’orgue le splendide Voyage de la peur, qu’un film rare, étrange et intrigant signé par Georges Lautner en 1970 (La Route de Salina, qu’on attend de découvrir avec la plus grande impatience), sans oublier quelques pures perles de cinéma bis.
L'Effroyable secret du Dr Hichcock de Ricardo Freda sera ainsi l’occasion de se (re-)plonger dans les riches heures du cinéma gothique italien des sixties, tandis que le doublé La Submersion du Japon - King-Kong contre Godzilla (respectivement signés par Shirô Moritani et Ishirô Honda) constitue un bon aperçu de la vague de films catastrophes portés aux nues par le public japonais dans les années 60 et 70. En d’autres termes, un panorama absolument irréprochable, qui dévoile en filigrane – au-delà de la richesse intrinsèque de chacun des films projetés –, l’immense variété d’un cinéma trop souvent réduit par ses contempteurs à l’éternelle même poignée de clichés réducteurs.
Damien Grimbert
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