Lundi 13 janvier 2014 Toujours aussi redoutable de diversité et de qualité, la rétrospective filmique proposée par l’équipe des Maudits Films s’annonce cette année encore haute en (...)
Apparue dans une relative discrétion l’an passé, la section compétition du festival passe cette année à la vitesse supérieure, aidée au passage par un atout de taille : les films seront désormais projetés à 18h, permettant ainsi d’enchaîner leur visionnage (au cinéma Le Club) avec celui des films présentés dans le cadre de la rétrospective (à la Salle Juliet Berto). Finis les choix cornéliens ! Quant à la sélection proprement dite, difficile de ne pas saluer son éclectisme. On passe ainsi sans prévenir d’un film de terreur forestière dépouillé et atmosphérique, (Across The River de l’italien Lorenzo Bianchini), flirtant avec les procédés du found footage (un jeu avec des vraies-fausses images retrouvées) sans jamais succomber à ses dérives les plus putassières, à une comédie horrifique à petit budget réalisée par des anciens de la société de production américaine Troma (Chop de Trent Haaga), en passant par un hommage aussi décérébré qu’hilarant aux films sportifs des années 80 (le kitchissime The FP de Brandon et Jason Trost), dans lequel des gangs de rue s’affrontent à un ersatz de Dance Dance Révolution dans un improbable futur post-apocalyptique…
Un panel déjà séduisant auquel il faudra encore rajouter l’avant-première du très attendu L’Étrange couleur des larmes de ton corps, néo-giallo (genre de film d'exploitation, principalement italien) signé par le duo Hélène Cattet et Bruno Forzani, qui avait déjà généré beaucoup d’attention avec son premier long Amer en 2010, et enfin le documentaire-choc The Act Of Killing, de Joshua Oppenheimer, sorti en salles en 2013 mais encore inédit à Grenoble. Un film au concept pour le moins surprenant dans lequel l’ancien leader d’un escadron de la mort – un grand-père souriant considéré en Indonésie comme un véritable « héros de la nation » – accepte de participer avec un enthousiasme non dissimulé à une reconstitution « hollywoodienne » orchestrée par ses soins des tortures et massacres qu’il a lui-même perpétré lors du génocide indonésien de 1965...
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