Lundi 10 octobre 2022 À mille lieues de l’exercice un peu vain et tire-larmes du film centrés sur les maladies dégénératives, "Un beau matin" permet à Mia Hansen-Løve de signer un beau portrait solaire de son double de cinéma, campé par Léa Seydoux, autant que de rendre...
In the mood for Løve
Par Christophe Chabert
Publié Vendredi 24 janvier 2014
Le Père de mes enfants
De Mia Hansen-Love (Fr, 1h50) Chiara Caselli, Louis-Do de Lencquesain...
Alors qu'elle termine actuellement son quatrième film, Eden, qui s'inspire de la vie de son frère Sven Love pour dresser un period movie sur l'essor de la techno en France et l'émergence de la French touch, Mia Hansen-Løve est mise à l'honneur par la Cinémathèque de Grenoble qui projettera respectivement les 30 et 31 janvier Le Père de mes enfants et Un amour de jeunesse.
D'abord critique aux Cahiers du Cinéma, elle saute le pas vers la réalisation avec Tout est pardonné, un premier film qui cumule les défauts d'un certain auteurisme français – peur panique de l'émotion et de la stylisation, exhibitionnisme autobiographique... Surprise, Le Père de mes enfants prend tout cela à revers : Hansen-Løve se détache de sa propre vie pour évoquer le regretté Humbert Balsan, producteur flambeur et indépendant, dont le suicide fut un électrochoc pour les cinéastes qu'il avait accompagnés. Mia Hansen-Løve ose regarder les conséquences d'un deuil sur une famille sans craindre les larmes du spectateur, tout en utilisant la quotidienneté des situations pour désamorcer la gravité de son sujet. Le film est franchement bouleversant et révèle une cinéaste effectivement prometteuse.
Un amour de jeunesse n'a pas totalement confirmé cette promesse-là : même si l'écriture et la mise en scène s'affirment et s'affinent, le film retombe dans les travers de l'autofiction à la française, peinant à trouver le souffle romanesque et truffaldien auquel il prétend ouvertement. Surtout, il repose sur une manifeste erreur de casting ; non pas Lola Creton, parfait alter-ego de la cinéaste, mais Sébastien Urzendowsky, « l'amour de jeunesse » qui, à l'écran, est surtout insupportable de maniérisme anachronique... On attendra donc Eden – du côté de Cannes ? pour vérifier la place de Mia Hansen-Løve dans le cinéma d'auteur français...
Christophe Chabert
Le Père de mes enfants
Jeudi 30 janvier à 20h, Salle Juliet Berto
Un amour de jeunesse
Vendredi 31 janvier à 20h, Salle Juliet Berto
à lire aussi
vous serez sans doute intéressé par...
Lundi 3 octobre 2022 À voir cette semaine à Grenoble : "Une femme de notre temps", "Tori et Lokita", "Un beau matin", "Novembre", "Être prof"...
Mercredi 19 décembre 2018 Retour aux sources ou parenthèse initiatique, le voyage en Inde du héros reporter de guerre de "Maya" est aussi, derrière son apparente quiétude, nourri des heurts vécus par cet ancien otage. Et une réponse aux tumultes du monde contemporain....
Mardi 18 novembre 2014 Présenté comme un film sur l’histoire de la French Touch, "Eden" de Mia Hansen-Love évoque le mouvement pour mieux le replier sur une trajectoire romanesque : celle d’un garçon qui croyait au paradis de la house garage et qui se retrouve dans...
Vendredi 11 décembre 2009 Pour son deuxième long-métrage, Mia Hansen-Löve rend hommage à la figure tragiquement disparue du producteur Humbert Balsan, en s’intéressant à ce et ceux qui restent après le deuil. Un film simple et bouleversant.
Christophe Chabert