De et avec Didier Bourdon, Bernard Campan, Pascal Légitimus (Fr, 1h46)
« Ça va pas recommencer », maugrée Pascal Légitimus, au moment où ses demi-frangins s'apprêtent à torpiller la petite vie de gigolo servile qu'il mène auprès d'une riche rombière aux goûts à peine moins criards que ceux de Liberace. Eh si, ça recommence : quinze ans après le film qui acheva de faire d'eux des piliers (de comptoir ?) du rire à la française, Les Inconnus, comme Le Splendid avant eux, cèdent à la tentation de "la suite de trop". Et c'est comme si le temps s'était arrêté entre les deux épisodes.
Campan est toujours un paumé plein de bons sentiments (stand-upper sans talent, il crèche dans une caravane), Bourdon un beauf sans ambition (maqué à une caricature de vieille fille, il prétend enseigner alors qu'il gère un sex-shop en ligne), Légitimus un flambeur mythomane (voir plus haut). Bref, trois losers désargentés et en délicatesse les uns avec les autres qu'un reliquat d'héritage va contraindre à réévaluer le sens du mot "famille".
Sauf que cette fois, il s'agit d'une dette, renversement prétexte à un déroulé d'une absolue fainéantise : de l'irruption d'une fille cachée à un bad trip sous MDMA en passant par les jeux de mot corporatistes (l'avocat s'appelle Vaselin...) et les clins d'œil à « Mawie Théwèse », tout n'est que relecture symétrique et laborieusement actualisée du premier volet. Relecture qui culmine en un final "Jean-Pierre-Pernaultien" à l'image de l'ensemble : daté et grotesque.
Benjamin Mialot