En juillet, à l'orée du Festival du court métrage en plein air, la Cinémathèque avait inauguré ses nouveaux locaux et présenté les grandes lignes de son action à venir. Désormais dotée d'une petite salle où, à partir de janvier 2015, les films de ses collections seront en consultation libre (d'ici là, cela sera possible pour les étudiants et chercheurs sur rendez-vous), la Cinémathèque fait sa rentrée avec un très beau programme de films à découvrir salle Juliet Berto pour le semestre à venir.
Les thématiques sont audacieuses : celle qui ouvre le bal, baptisée "Génération 58-68", propose de mettre en lumière des cinéastes qui, sans avoir participé au mouvement, sont apparus dans le cinéma français au moment de l'explosion de la Nouvelle Vague : Jean-Pierre Mocky, Robert Enrico, José Bénazeraf, Michel Drach, Jean-Daniel Pollet... Auteurs ou artisans, ils défient les étiquettes et s'imposent tous par la liberté de leur cinéma, sur la forme comme sur le fond.
Puis la Cinémathèque participera à sa façon aux commémorations de la Grande Guerre avant de s'attaquer à une montagne : un cycle consacré à l'immense David Lean. Mais plutôt que de la gravir par sa face la plus monumentale (de Lawrence d'Arabie à La Route des Indes), c'est par le versant "intimiste" de son œuvre que la Cinémathèque va l'approcher. Soit quatre films (Ceux qui servent en mer, Heureux mortels, L'Esprit s'amuse et le fabuleux Brève rencontre – photo) de ce maître du storytelling cinématographique, tous présentés dans leurs versions restaurées. Sans oublier un nouveau cycle de Traversées urbaines, toujours hautement recommandable, à commencer par le film qui en fera l'ouverture, le génial Maine Océan de Jacques Rozier... dont on vous reparle la semaine prochaine !
Christophe Chabert