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L'Oranais
De Lyes Salem (Fr-Alg, 2h08) avec Lyes Salem, Khaled Benaissa...
De et avec Lyes Salem (Alg-Fr, 2h10) avec Khaled Benaissa, Djemel Barek…
Après un premier long plutôt réussi mais quand même assez modeste (la comédie Mascarades), Lyes Salem, auteur, réalisateur et acteur principal, affiche son ambition avec L’Oranais : raconter rien moins que quarante ans de l’histoire algérienne, de la guerre d’indépendance à l’instauration d’un pouvoir "démocratique" corrompu, à travers la destinée de trois personnages qui en incarnent les enjeux et ambiguïtés. Cet Il était une fois en Algérie ne manque donc pas de panache, osant le romanesque et une déconstruction temporelle faisant entrer amertume et mélancolie dans la narration.
En revanche, le film n’a pas le souffle nécessaire pour faire oublier les raccourcis parfois très démonstratifs avec lesquels Salem fait de ses protagonistes des véhicules de son discours, sinon de purs symboles. Quelque chose ne fonctionne pas dans ce dialogue entre la fiction, qui prend parfois des allures de saga (deuils, trahisons, secrets familiaux…) et l’envie de la raccrocher à tout prix aux événements algériens. Ainsi du "fils" de Djaffar, le héros malgré lui incarné par Salem lui-même, dont les cheveux blonds et les yeux bleus le renvoient sans cesse à l’époque de la colonisation, simple figure allégorique qui peine à s’incarner dans un véritable personnage.
Malgré sa longueur, L’Oranais semble aspirer à une ampleur de fresque qu’il ne fait en définitive que survoler.
Christophe Chabert
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