La Secte du Futur : désert d'avenir

La Secte du futur

La Bobine

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

Émanation de JC Satàn et Catholic Spray, la Secte du Futur est l'énième tête de l'hydre garage française (et pas que). Mais sur ce terrain sec et hostile, elle fait pousser une musique mutante qui convoque l'idée d'un avenir bienvenu du moment qu'il y en a un. Fut-il tordu et monstrueux. Stéphane Duchêne

« I am the garage flower / I don't need to stare / 'Cause I know everywhere / Well there's a place for me anywhere. » Voilà ce que chantaient les Stone Roses sur Tell Me à l'époque où les quatre de Manchester se cherchaient à tous les niveaux et n'étaient guère partis pour se trouver tout en y croyant dur comme fer. « Garage flower » : voilà un terme que l'on pourrait interpréter en l'appliquant à cette génération dont le rock arrache-crépis qui pousse comme du chiendent là où plus aucune cellule vivante ne semblait en mesure de faire sa place.

Or, même à Tchernobyl, ville ravagée par la mort et la désolation post-nucléaire, la nature a repris ses droits – et tant pis si ces droits sont à cinq pattes. Pourquoi donc cette jeunesse à laquelle on ne promet que le vide, la dette et la croissance zéro ne retournerait pas elle-même le gant du No Future pour hurler que si, justement, « Futur il y a, on fera avec, mais il nous appartient » ? Quitte à passer pour des fous, quitte à passer pour une secte. La Secte du Futur.

Poussée sur les flancs de JC Satàn et autres Catholic Spray, autres gars-rageux en provenance pour partie d'Aquitaine, la Secte du Futur entreprend avec Greetings from Youth d'envoyer (à la tronche) ni plus ni moins qu'une carte postale en provenance de la jeunesse, comme d'autres du Michigan ou de Palavas-les-Flots. La jeunesse, ce pays perdu, voilà comment ça se passe.

Horde sauvage

Précision d'importance, sur ce deuxième album, le garage de la Secte est un bunker au toit crevé pour regarder les astres et donc le futur. Il n'en reste d'ailleurs, du garage, que des guitares omniprésentes et furieuses mais tout de même polies à l'émeri jusqu'à l'usure, quelques orgues sataniques, diaboliques, méphistophéliques, synthétiques (Fall Prism, tuerie sans retour) et une prise de voix façon mythe de la caverne.

Le garage, la Secte du Futur le perd, le tord et lui pousse dessus non seulement en ravageant ses thématiques bonhomme de "feel good music" à coups de préoccupations nettement plus sérieuses – ici plus d'été, on l'a volé (Someone stole my summer), juste l'hiver perpétuel d'après l'apocalypse. En l'affublant d'ambitions mélodiques et d'emphases survivantes d'une certaine idée du post-rock et de post-modernité western façon Horde sauvage (Cavaliere d'Oro).

Comme un symbole, l'album s'achève sur le titre Future is worse. Ce qui est déjà mieux que rien. Pour ne pas dire mieux tout court. Irradié mais radieux, comme ces Stone Roses chantant, bien plus tard, « Kiss me where the sun don't shine / The past was yours / but the future's mine / You're all out of time. »

La Secte du Futur, vendredi 5 décembre à 20h30, à la Bobine

pour aller plus loin

vous serez sans doute intéressé par...

Mardi 9 septembre 2014 Les Innocents, mercredi 1er octobre à la Source (Fontaine) Birds on a wire, mercredi 1er octobre à la MC2 Slow Joe & The Ginger Accident, samedi 18 (...)
Mardi 9 septembre 2014 À notre connaissance, La Secte du Futur n'est pas répertoriée à la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires). (...)

restez informés !

entrez votre adresse mail pour vous abonner à la newsletter

En poursuivant votre navigation, vous acceptez le dépôt de cookies destinés au fonctionnement du site internet. Plus d'informations sur notre politique de confidentialité. X