C'est deux fois Noël grâce au cinéaste allemand Werner Herzog cette année. D'abord parce que Potemkine éditions vient de sortir un premier coffret tout à fait indispensable de son œuvre, regroupant tous ses films – courts et longs, docus et fictions – de Héraklès jusqu'au fabuleux L'Énigme de Kaspar Hauser. En parallèle, ressortent au Méliès deux moyens-métrages inédits : La Souffrière (1977), sur les habitants d'un village guadeloupéen qui décident de rester sur leur sol malgré la menace d'explosion du volcan avoisinant, et Gasherbrum (1984), où deux alpinistes décident de gravir l'Himalaya d'une seule traite.
Évidemment, ces deux films sont moins connus que les grandes épopées tournées par Herzog avec son « ennemi intime » Klaus Kinski – Aguirre, Fitzcarraldo ou Cobra Verde. Moins connus aussi que ses commandes américaines, de l'inédit Rescue dawn au dément Bad lieutenant : escale à la Nouvelle-Orléans. Sans parler de ces grands documentaires que sont La Grotte des rêves perdus ou Into the abyss, pour ne parler que de sa production récente.
Il faut dire que l'œuvre de Herzog est labyrinthique, se défiant des formats et des genres, guidée seulement par l'instinct d'aventurier du cinéaste (même s'il refuse ce qualificatif) dont les tournages sont aussi épiques que le résultat à l'écran, et qui n'hésite jamais à aller poser sa caméra là où personne n'est allé jusqu'ici – de la grotte de Chauvet au couloir de la mort américain.
Sachant que depuis, Herzog a déjà pris des chemins toujours plus imprévisibles : un documentaire de prévention routière pour déconseiller aux gens d'écrire des textos en conduisant (2 millions de vues sur YouTube !), un projet en IMAX et une nouvelle fiction avec Nicole Kidman et Robert Pattinson, Queen of the desert.
Christophe Chabert