Gilles Peterson à la recherche du groove perdu

Gilles Peterson + Earl Zinger (MC) + Lefto + Nikitch

La Belle Électrique

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Crate-digger passionné, érudit et éclectique ainsi que spécialiste incontesté des diverses ramifications de la « great black music », le britannique Gilles Peterson est une véritable institution du deejaying mondial. Retour sur un parcours sans faute avant son passage par la Belle électrique. Damien Grimbert

Avec derrière lui plus de trente ans d’activité derrière les platines, près d’une centaine de compilations, un Worldwide Festival qui va bientôt fêter ses dix ans d’existence à Sète, un label musical de référence (Brownswood Recordings), une émission hebdomadaire sur la BBC rassemblant plusieurs millions d’auditeurs, sans oublier une collection personnelle de plus de 30 000 disques : Gilles Peterson est un artiste qu’on ne présente plus. Ce qu’on oublie parfois de préciser, en revanche, c’est à quel point son parcours a su épouser les différentes évolutions musicales de ces trente dernières années.

Né en 1964, Gilles Peterson se passionne dès son entrée au collège pour le jazz-funk et surtout la soul qui connaît alors un engouement sans commune mesure en Angleterre. En 1979, à l’âge de quinze ans, il joue déjà tous les week-ends dans une église locale pour les gosses du quartier et anime sa propre radio pirate avec la complicité de son père. C’est d’ailleurs par le biais de cette dernière qu’il va faire ses premiers pas sur la scène underground, alors que s’amorce le tournant des années 80.

« Fuck acid house, this is acid jazz! »

Tandis qu’en proie à la violence sociale sans borne du gouvernement Thatcher, la plupart des jeunes de son âge se tourne vers des musiques plus sombres (new wave, gothique, post-punk…), Peterson comble de son côté patiemment les chaînons manquants de sa culture musicale : disco, hip-hop, reggae et surtout musiques afro et latines. En 1988, alors qu’il bénéfice déjà d’une petite réputation à l’échelle nationale, nouvelle révolution : l’Angleterre connaît son deuxième « summer of love » et découvre conjointement l’acid-house, les raves et l’ecstasy.

Pour Peterson, la filiation avec les musiques noires qu’il chérit tant est évidente, et il décide de la mettre en valeur en créant avec un ami le label Acid Jazz, un premier galop d’essai auquel va succéder un an plus tard Talkin’Loud, véritable fer de lance du son anglais des années 90. Cette fois la carrière de Peterson est lancée pour de bon, et ne va cesser de s’étoffer dans les deux décennies qui suivent. Creusant sa passion de longue date pour le jazz et les musiques brésiliennes et cubaines à travers des projets singuliers (Sonzeira, Havana Cultura…), sans jamais quitter des yeux les dernières tendances émergentes (house, drum’n’bass, dubstep, footwork), le DJ, désormais cinquantenaire, n’en reste pas moins l’un des baromètres les plus sûrs de l’actualité musicale mondiale. On en connaît peu qui pourraient en prétendre autant !

Gilles Peterson, Earl Zinger, Lefto & Nikitch, samedi 14 mars à la Belle électrique

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