Un médiocre téléfilm cousu de fil blanc surfant sur la tendance à mélodramatiser le handicap.
Cascadeur équestre, Marc est victime d'un accident qui le laisse dans un fauteuil roulant. C'est alors qu'il rencontre Florence, agent d'assurance chargée de l'indemniser, envers qui il éprouve d'abord méfiance et hostilité, avant de découvrir qu'elle possède une sensibilité et un cœur derrière sa carapace de bourgeoise froide.
En équilibre prouve que, dans la carrière de Denis Dercourt, La Tourneuse de pages faisait office d'accident heureux. Et encore, c'est bien par son scénario et par ses acteurs que le film s'avérait un tant soit peu marquant, la mise en scène étant déjà très standard. Ici, tout est proche de l'encéphalogramme plat : l'évolution des personnages et de leur relation se fait selon un schéma incroyablement prévisible, et les deux comédiens jouent cette partition sans conviction, comme s'ils avaient conscience de la banalité de ce qu'on leur demandait de jouer.
On a même le sentiment que le handicap, depuis Intouchables, est une garantie d'émotions faciles, un sujet bankable qui autoriserait la mise en chantier du moindre téléfilm. En équilibre en est un, de toute évidence, tant on n'y trouve aucune trace d'audace narrative ou formelle. D'ailleurs, le trajet de Marc, des caméras de cinéma à celle du direct télé, prend presque acte de la destinée réservée au film, idéal pour les dimanches soirs somnolents du service public.
Christophe Chabert