L'exposition "Infiltrations", actuellement au Cab, a été imaginée par quatre étudiants. On en a rencontré une.
L'exposition Infiltrations est le fruit d'une collaboration entre le festival universitaire annuel organisé par Un tramway nommé culture et le Centre d'art Bastille, tous deux cherchant chaque année à promouvoir les actions étudiantes pour la culture. Pour cette nouvelle édition, Vincent Verlé, salarié du Cab, a mené un workshop curatorial avec quatre étudiants : Raphaël Corsino et Laura Villena, deux élèves de l'École supérieure d'art et design Grenoble (Esad) ; Robyn Wilton de l'Univerisité de Leeds et Chloé Pommaret de l'Université Pierre-Mendès-France, section médiation art culture.
Pour Laura Villena, l'objectif du projet était de proposer une « exposition qui avait un lien avec le thème du festival. Après nous être questionnés sur le sens de ce thème, nous en avons déduit qu'il parlait de la vie à travers l'idée de mort : "Mortel !", c'est synonyme de "génial". Nous avons donc choisi de nous concentrer sur des artistes et des œuvres qui offrent une vision différente de la vie et de la mort. En d'autres termes, nous avons essayé de rassembler des œuvres qui nous parlent de la vie et du quotidien, et de la façon dont nous considérons les choses. Aucune des œuvres présentées ne traite frontalement de la mort, ou du moins, si c'est le cas, elles subliment cette idée de mort, comme pour la Demie chienne perdue de Jean-Marie Perdrix présentée à l'étage. Le titre de l'exposition, Infiltrations, va alors de soi : il nous parle de la façon dont la mort infiltre notre mode de vie, et dont l'art infiltre la vie, et inversement. »
Mais le travail curatorial des étudiants ne s'est pas limité à la recherche d'artistes : ils sont allés plus loin en cherchant à mettre « en valeur des artistes qui ont un lien avec la ville de Grenoble ou sa région : Clôde Coulpier et David Lefevbre ont étudié à l'Esad Grenoble et travaillent à Grenoble, Aï Kithara, originaire du Japon, a aussi fait ses études à l'école d'art de Grenoble, tout comme Julien Prévieux, qui lui est même né à Grenoble. » L'exposition devient ainsi une magnifique vitrine pour certains travaux d'étudiants grenoblois mais aussi pour des artistes locaux dont la pertinence du propos est astucieusement mise en valeur dans l'espace du Cab.