« Le violon, de deux choses l'une ; ou tu joues juste, ou tu joues tzigane. » Cet été, Les Cordes en Ballade tordent le cou à cette chanson de Bobby Lapointe et prennent pour thème Alla Zingarese : à la tzigane. Philippe Yves
Chaque été, le versatile Quatuor Debussy quitte Lyon pour faire vibrer les cordes sensibles des villages d'Ardèche lors de son festival Les Cordes en Ballade. Une quinzaine durant, concerts, masterclasses et rencontres ont pour décor les églises, chapelles, cours et cloîtres du département. Les Debussy, directeurs artistiques du festival, ont beau être les instigateurs de ces ballades, ils n'oublient pas pour autant d'être partageurs et invitent à les rejoindre de brillants solistes, mais aussi des nouveaux talents, au sein d'une académie pour jeunes quatuors européens.
L'âme tzigane, thème de cette édition 2015, c'est l'art du contraste : passer de l'allégresse au plus vibrant pathos en un claquement d'archet. Et le programme de cette 17e édition sera riche en contrastes, dessinant des allers-retours entre folklore, klezmer et musiques savantes. Des voyages qui s'annoncent passionnants et mettent en évidence l'influence que le folklore hongrois a exercé sur des compositeurs tels que Brahms, Dvorak, Bartok, Liszt ou les contemporains Kurtag (fil rouge du festival) et Philippe Hersant. Côté solistes, on retrouve en alternance des pointures du classique et des grands noms des musiques traditionnelles, notamment chez les instruments-rois du genre : violon (Patrice Fontanarosa et le prodigieux Roby Lakatos) et clarinette (Patrick Messina et Yom). Et comme ce festival est avant tout celui des cordes, soulignons la présence de Iurie Morar au cymbalum (le "piano tzigane") si caractéristique des musiques d'Europe centrale. Jamais le Rhône n'aura eu de pareils airs de Danube...