Danse / Jean-Claude Gallotta reprend "My Rock", créé en 2004 pour l'ouverture de la MC2. Un spectacle qui lie danse contemporaine et standards du rock – Dylan, les Beatles, les Stones, Nirvana... Et une véritable réussite qui fait un bien fou.
Il se passe souvent quelque chose de magique lorsque le spectateur entend sur scène une chanson populaire. Comme si la barrière imaginaire entre les artistes et le public s'effondrait, comme si une nouvelle langue commune et on ne peut plus accessible venait d'être inventée (The Show must go on de Jérôme Bel est un sommet dans le genre).
Le chorégraphe Jean-Claude Gallotta est un spécialiste de la chose : du Gainsbourg chanté par Bashung dans L'Homme à tête de chou, du Delpech dans Racheter la mort des gestes... Et, aujourd'hui, les plus grandes stars du rock dans le bien nommé My Rock. Enfin, aujourd'hui mais aussi hier, My Rock étant la reprise d'une pièce créée il y a plus de dix ans que le Grenoblois souhaite donc à nouveau adresser au public : une excellente idée, tant l'aventure est une grande réussite.
My Rock, c'est une douzaine de tableaux chorégraphiés construits autour d'un morceau phare de l'histoire du rock. Une histoire personnelle (d'où le « my » du titre – il manque du monde dans la bande son) à prendre au sens large : en 1h15, on se balade d'Elvis Presley à Patti Smith en passant par les Beatles, Nirvana, les Rolling Stones, les Who... Des morceaux tous présentés en voix off (ou presque) par Gallotta expliquant pourquoi tel ou tel musicien a marqué son époque et/ou le chorégraphe.
Sister dance
Et la danse dans tout ça ? Elle est là, plus que présente, énergique, bondissante, martelée par moments, toujours portée par une grammaire "gallottienne" efficace. Les tableaux s'enchaînent, happant le spectateur avec plus ou moins de force selon le rapport personnel de chacun à la musique écoutée et la symbiose entre la danse et la musique trouvée par le chorégraphe.
Au petit jeu des grandes réussites, on retient l'ouverture collective sur le Heartbreak Hotel d'Elvis Presley, la frénésie joyeuse du duo lançant l'Obviously Five Believers de Bob Dylan ou encore la danse presque naïve imaginée autour du Sisters of Mercy de Leonard Cohen. Même s'il y en a encore de nombreuses (dont un final élancé) qu'on ne citera pas pour ne pas gâcher le plaisir de la découverte.
Oui, Gallotta loves rock n' roll. Et « puts another dime in the juxebox » pour notre plus grand plaisir !
My Rock
Au Grand Angle (Voiron) mardi 4 avril à 20h