New York, No York avec The Jon Spencer Blues Explosion

The Jon Spencer Blues Explosion + Gemma Ray - ANNULÉ

La Belle Électrique

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

Sur son dernier album, au prétexte de célébrer une liberté retrouvée symbolisée par la Freedom Tower, le Jon Spencer Blues Explosion déclare son amour inextinguible à cette vieille femme qu'est la Grosse Pomme. Et le lui dit par tous les trous fumants. Stéphane Duchêne

Jamais aussi à son affaire que lorsqu'il s'agit de jouer les Screamin' Jay Hawkins (un Américain du siècle dernier très rhythm and blues) efflanqués, prêcheur de bon temps à prendre avant que l'Apocalypse ne vienne nous gratter la viande et nous ronger les os, Jon Spencer et son duo d'acolytes qui font trois ravalent leur précédent Meat & Bone pour nous jouer la grand-messe commémorative d'un New York renaissant mais néanmoins, pour une part, révolu. Freedom Tower – No Wave Dance Party 2015, voilà l'affaire.

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La Freedom Tower, c'est donc cette tour de Babel post-moderne célébrant la Liberté autant que son fantôme, le souvenir de la catastrophe et le devoir de redresser pour deux la puissance érectile américaine jadis portée par les jumelles déchues. Le superphallus enfin érigé sur l'ancienne béance de Ground Zero, c'est surtout cette vieille hydre de Blues Explosion qui bande comme un démon, un os non pas dans le nez, comme le précité Screamin', mais bien dans le pantalon.

Car s'il s'agit de rendre hommage (« Come on fellas, we gotta to pay respect », commande Spencer sur l'inaugural Funeral) ou du moins de trouver un prétexte dans l'hommage, c'est bien le pantalon sur les genoux, éructant et écumant d'énergie vitale jusqu'au bout de la nuit et à travers la ville – JSBX s'est d'ailleurs livré avec cet album à un tour des cinq "boroughs" new-yorkais, comme s'il s'agissait d'un tour du monde.

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Contes de NY

Derrière l'évangile blues punk selon St Jon, c'est donc à une "no wave dance party" que l'on a affaire, qui rallume les braises d'un New York d'avant les catastrophes : le 11 septembre oui, mais surtout bien avant la giulianisation et, pire, la gentrification de No York (« This is America baby, we ain't got no class » ahane le Spence) et sa transformation en roue à hipsters. Une sorte de Tales of Old New York : The Rock box qui pleure (de joie) ce New York interlope et la no wave d'antan dans lequel Jon Spencer a connu ses premières contorsions.

Toutes les parties du corps, toutes celles qui permettent de faire le blues et de passer dans le rouge du sexplosion sont ici convoquées comme à con-fesse, à proportions égales de l'imagerie du New York mythifié (du NYPD au CBGB). Comme si, au fond, ce JSB très X faisait son Dominique de Villepin, s'adressant à New York comme à une femme qu'il faudrait prendre. Les deux, New York, la femme, ou en tout cas l'objet du désir et de la flamme, se confondant en une déclaration d'amour vache, un sermon sur le Mont chauve, un attentat, oui, mais à la pudeur.

The Jon Spencer Blues Explosion + Gemma Ray, mercredi 11 novembre à 20h30 à la Belle électrique

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